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Un adolescent victime d'agression sexuelle à Ussac : pourquoi l'agresseur est passé à l'acte ?

Le 30 janvier 2024, un adolescent de 16 ans voulait profiter de sa pause, pour manger près d’un étang à Ussac (Corrèze). Mais ce moment près des berges, a mal tourné. Sentant derrière lui la présence d’un homme, le jeune homme a d’abord changé de chemin. En vain. Arrivant à sa hauteur, le « suiveur » finissait par lui toucher les fesses et le sexe.

L’agresseur était venu près de cet étang car l’endroit était connu pour être celui des rencontres homosexuelles. « Je n’ai pas vu que c’était un mineur. Je suis désolé. Je voulais essayer, c’est tombé sur lui. Je pensais qu’il était là pour faire une rencontre. Avant cela, j’étais venu pour regarder et c’est le style d’approche qu’il y a là-bas. Je me suis trompé », s’est excusé le prévenu, ce jeudi 2 mai à l’audience. Il explique avoir agi « par pulsion ».

Le travail du prévenu sur son passage à l'acte

Une question du passage à l’acte qui interroge. Sur la base d’un travail entamé avec un psychologue, le prévenu a lui-même avancé un début de réponse à son comportement. « Dans ma jeunesse, j’ai été abusé par un homme de ma famille. En juillet 2023, j’ai été touché dans le métro à Paris et je pense que cela a fait remonter tout cela en moi, sous forme de pulsion », a-t-il tenté d’expliquer. « Ne pensez-vous pas qu’un refoulement de votre attirance pour les hommes puisse aussi l’expliquer?? », lui suggère alors l’assesseure du tribunal. « Non. Je suis hétérosexuel. J’y allais par curiosité. Je n’ai pas d’attirance », insiste le mis en cause.

Le prévenu « dans un tunnel »

Pourtant, la question de la magistrate n’était pas sans fondement. En audition, l’agresseur présumé a reconnu s’être rendu sur ce lieu à plusieurs reprises, pour observer les homosexuels. « Il y a une ascension des réflexes pulsionnels. Il est dans un tunnel, où l’on fait abstraction du reste pour atteindre son objectif, son envie d’assouvir quelque chose. Il est focalisé sur l’acte qu’il allait commettre sans tenir compte du consentement de la victime », note Émilie Lasbats, substitut du procureur.

Des inquiétudes entendues par le tribunal. Le quadragénaire a été condamné à deux ans de prison assortis d'un sursis probatoire de deux ans. Il devra suivre des soins et aura interdiction d’avoir un métier en contact avec les enfants et de se rendre près de l’étang d’Ussac.

Pierre Vignaud

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