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Un Albanais de 38 ans condamné pour des violences conjugales à Montmarault

Un homme de 38 ans a été présenté en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Montluçon (Allier), ce vendredi 30 août, pour des violences conjugales le 27 août à Montmarault. Il a été condamné.

Par la voix de l’interprète présent à l’audience, le prévenu clame son innocence. Poursuivi pour des violences conjugales, cet Albanais de 38 ans, installé avec sa famille au Centre d’accueil pour demandeurs d’asile (Cada) de Montmarault depuis le mois de juin, l’assure sans sourciller : sa femme se serait elle-même automutilée pour le renvoyer en prison suite à une "crise de jalousie".

"Une volonté de domination"

Pourtant, ce 27 août au soir, sa femme maintient avoir subi des violences. Son mari aurait tenté de l’étrangler avec un cintre métallique et l’aurait menacé avec un couteau de cuisine en présence d’un de leurs enfants.

"Madame explique également que vous exerceriez un contrôle très fort sur elle", note la présidente du tribunal. Le prévenu vérifierait régulièrement son téléphone, lui interdirait d’aller sur les réseaux sociaux, d’être en contact avec d’autres hommes. Elle n’aurait pas accès à son passeport ni à ses moyens de paiement. Elle serait également obligée de prendre une contraception en secret.

"Ce n’est pas vrai", soutient néanmoins le prévenu, déjà condamné pour des violences sur sa femme et son beau-frère en Albanie.

"Il y a une volonté de domination", constate Me Aurélie Chambon, avocate de l’épouse, partie civile. "Je demande au tribunal de faire en sorte qu’elle soit protégée à l’issue de cette procédure."

Une série d'actes annulée

Le procureur de la République appuie : "Il y a une volonté d’emprise. On est effaré par sa version. Il fait vivre l’enfer à sa femme et à ses enfants." Avant de demander au tribunal "la plus grande fermeté" et de requérir deux ans d’emprisonnement avec mandat de dépôt, une interdiction définitive de séjour en France, et le retrait de son autorité parentale.

Mais pour l’avocat de la défense, Me Héas, il convenait d’annuler l’entièreté de la procédure.

"Lorsqu’une personne est placée en garde à vue, un certain nombre de droits sont à respecter. Lorsqu’il s’agit d’une personne étrangère, il faut lui notifier qu’il a la possibilité de contacter son ambassade. Et cela n’a pas été fait."

Soutenant aussi : "Dans ce dossier, nous n’avons que les déclarations de madame. Le certificat médical fournit ne démontre pas qu’il y a eu des violences ce soir-là. Il n’y a aucun élément." Plaidant ainsi la relaxe.

Des arguments que le tribunal va entendre puisqu’il va prononcer la nullité d’une série d'actes de procédure. Tout en déclarant, malgré tout, le prévenu coupable et en le condamnant à une interdiction d’entrer en contact avec sa femme pendant trois ans.

Laura Morel

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