Un élu de Montluçon demande au conseil municipal de donner le nom de Raoul Minot à une rue de la ville
Inconnu de la plupart des Montluçonnais avant la publication cet été dans les colonnes du quotidien Le Monde d’une série d’articles que lui a consacré le journaliste Philippe Broussard, Raoul Minot pourrait voir son nom apposer sur une plaque de rue dans sa ville natale. C’est en tout cas le souhait émis par Jacques Chanudet, conseiller d’opposition (Groupe écologiste et communiste).
« Je n’avais pas entendu parler de lui avant la publication des articles et pourtant je suis professeur d’histoire. C’était un homme extraordinaire et je pense qu’il est important que la ville lui rende hommage », explique-t-il. Né dans la cité des bords du Cher en 1893, Raoul Minot meurt en Allemagne en 1945 suite à sa déportation d’abord à Mauthausen puis à Buchenwald.
Une plaque commémorativeEmployé au magasin Le Printemps à Paris, il prend clandestinement des centaines de photos dans la capitale occupée par les Allemands durant la Seconde Guerre mondiale. Ce qui est absolument interdit. Une pratique qui lui vaut d’être dénoncé puis arrêté.
Reconnu officiellement « Mort pour la France » le 11 septembre, Raoul Minot ne repose pas dans le cimetière de l’Est de Montluçon où est enterrée sa femme Marthe. Son corps n’ayant jamais pu être rapatrié. Seule une plaque évoque la mémoire de ce photographe amateur dont les clichés font aujourd’hui le bonheur des historiens spécialistes de l’Occupation.
Pour Jacques Chanudet, rendre hommage à Raoul Minot ne serait que justice. « À l’heure où une partie du pays se jette dans les bras de l’extrême droite en oubliant son passé, où à Montluçon, les électeurs envoient un député fantôme du RN à l’Assemblée nationale, il est utile de rappeler et de donner de la visibilité à des figures résistantes, droites, désintéressées et républicaines », écrit-il.
Martial Delecluse