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Foot: Philippe Diallo réélu président de la Fédération française de football

Pour la première fois au sein de la plus importante fédération sportive en France (2,4 millions de licenciés), les présidents des clubs amateurs étaient appelés à participer mardi et mercredi par voie électronique au scrutin, en plus des présidents des clubs professionnels, ceux des 22 ligues régionales et des 91 districts. Pour un total de 11.500 votants pour élire le président de la FFF contre moins de 250 auparavant.

Si la participation n'a été que de 40%, illustrant la difficulté de ce changement d'échelle et de pratique, Philippe Diallo a estimé qu'il en tirait "une légitimité forte", après la proclamation de sa victoire à la fin de l'Assemblée générale de la fédération, samedi midi dans un hôtel proche de la Tour Eiffel à Paris.

Il a salué la "maturité démocratique qui fait honneur à notre sport", qui avec le vote des clubs amateurs s'est conformé à une loi de mars 2022 visant à démocratiser le sport et ses instances.

Sa victoire a été plus serrée que son statut de sortant et de favori ne le laissait supposer. "Ce qui reste important comme en foot c'est de gagner les matches", a souri Philippe Diallo, arguant d'"une marge significative".

"On n'a pas senti une campagne trépidante, où il y a eu des oppositions, les discours étaient équivalents", a confié à l'AFP Gérard Pique, trésorier de la Ligue des Hauts-de-France, pour expliquer la faible participation. "Je m'attendais a un peu plus d'idées nouvelles. Je suis resté sur ma faim", a-t-il ajouté.

De fait, dans les autres élections pour des membres du comité exécutif, le quorum n'a pas toujours été atteint, nécessitant un nouveau scrutin dans les prochains mois. "Pour une fois que les gens avaient la possibilité de voter eux-mêmes, on regrette qu'ils n'aient pas adhéré en grand nombre à cette démocratie directe", a déploré Jean Lapeyre, directeur juridique de la FFF. "Il faudra en tirer le bilan pour être plus certain des élections à venir".
"Crise du foot professionnel"
Pour être réélu à l'issue d'une campagne express, Philippe Diallo a mis en avant son bilan. La Fédération va notamment bénéficier à partir de 2026 d'un contrat record de 100 millions d'euros annuel avec l'équipementier Nike, et les résultats sportifs des différentes équipes de France sont plus que corrects.

Avec Jean-Michel Aulas, numéro 2 sur sa liste, Diallo jouissait aussi d'une notoriété bien plus importante que son adversaire auprès du grand public. Et ce même si Samsonoff avait pour lui les réseaux de son ami l'ancien président de la FFF Noël Le Graët, originaire comme lui des Côtes d'Armor.

Diallo a affirmé ses ambitions auprès du monde amateur en augmentant son budget de 100 à 150 millions d'euros annuels d'ici à 2028, et auprès du football féminin dont il voudrait voir le nombre de licences doubler de 250.000 à 500.000 d'ici cinq ans.

Samedi, il s'est projeté sur la "grande conférence nationale du football français" qu'il organisera en janvier "pour définir ensemble notre feuille de route pour les aides au football amateur".

Mais aussi parler de la "crise du football professionnel" français, qui a pâti l'été dernier d'une baisse importante de ses revenus liés aux droits de diffusion TV de la Ligue 1.

Philippe Diallo le pressent, "c'est une crise qui peut se prolonger, la Fédération est la maison mère de tout le football français, elle doit être celle qui prend l'initiative" en vue de "renouveler le modèle économique".

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