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44 ans après la mort de Robert Boulin, un témoignage relance les investigations

"Cette audition relance l'instruction toujours en cours", a indiqué le parquet de Versailles. 44 ans après la mort de Robert Boulin, un témoignage relance les investigations. Un avis de fin d'information avait été rendu en 2022, sept ans après le début de l'enquête rouverte en 2015, et le parquet avait requis un non-lieu, estimant ne pas avoir assez d'éléments pour conclure à un assassinat.

Ce témoin qui s'est manifesté spontanément en 2022 a été entendu l'année d'après par la justice, selon une source proche du dossier. Celle-ci détaille que cet homme désigne dans son témoignage plusieurs personnes impliquées dans l'assassinat de M. Boulin, alors membre du RPR et ministre du Travail du gouvernement de Raymond Barre.

Son corps disposé de manière à simuler une noyade

Toujours selon la source, Robert Boulin a été violenté par plusieurs hommes pour le détourner de ses ambitions politiques supposées, potentiellement susceptibles de faire de l'ombre à Jacques Chirac alors patron du RPR.

Ce témoin cite deux hommes politiques de l'époque qu'il dénonce comme donneurs d'ordre, poursuit cette source : Pierre Debizet, patron du service d'action civique (SAC), le service d'ordre du parti gaulliste, et Charles Pasqua, l'un des premiers dirigeants du SAC fondé en 1958. Toujours selon la source, cette opération a alors mal tourné, et Robert Boulin a été tué, son corps disposé de manière à simuler une noyade.

Une version remise en cause par la famille de la victime

A l'époque, les enquêteurs concluent à un suicide par noyade après ingestion de barbituriques. Le ministre venait en effet d'être mis en cause concernant les conditions d'acquisition d'un terrain à Ramatuelle (Var).

"Ce témoin est clair et précis : il livre des noms, des dates, des éléments concrets, comme tant d'autres témoins qui attendent encore d'être entendus par la justice", a réagi pour l'AFP Me Marie Dosé, conseil de la fille du ministre, Fabienne Boulin-Burgeat. Pour l'avocate, il s'agit désormais d'une certitude: "plus personne ne peut objectivement soutenir aujourd'hui que Robert Boulin s'est suicidé, sauf ceux qui ont intérêt à le faire", assène-t-elle.

Une première enquête, lancée en 1983 suite à une plainte avec constitution de partie civile (CPC) de la fille de M. Boulin, s'était soldée par un non-lieu en 1991. 

En 2015, une nouvelle information judiciaire avait été ouverte après une seconde plainte avec CPC de Mme Boulin-Burgeat, procédure qui permet d'obtenir quasiment systématiquement la désignation d'un juge d'instruction. 

Avec AFP

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