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Une fresque géante peinte le long du stade Dunlop à Montluçon

Le maillot de l’Inter Milan sur le dos, Jean-Marc Païta met la dernière touche de couleur aux cornes de Goldorak, le célèbre monstre de métal qui a tant fait rêver les enfants dans les années 80.

Associé à David Roux dans un collectif baptisé 7 NOTAN, il a permis à une dizaine de jeunes Montluçonnais de participer cet été à un projet hors norme : une fresque de quinze mètres de long. Située le long de la voie verte, l’œuvre a bénéficié d’un budget d’environ 7.000 euros, financé par Montluçon communauté dans le cadre du 1 % artistique. Une procédure imposée à l’État et aux collectivités territoriales qui a pour ambition de soutenir la création et sensibiliser les citoyens à l’expression artistique.

Avec des jeunes

Les deux artistes, accompagnés de leurs "élèves" âgés de 12 à 16 ans, se sont donc installés durant quinze jours au mois de juillet au pied du mur du stade Dunlop. "L’idée, c’était de faire quelque chose autour du thème de la mobilité douce puisque la fresque est à proximité de la voie verte", explique David Roux.

La fresque mesure quinze mètres de long. Elle est située le long de la voie verte sur le mur du stade Dunlop.?

"Avant de se mettre en action, il a fallu remettre le mur d’aplomb parce qu’il était fissuré par endroits. Ensuite, deux couches de peinture blanche ont été passées", complète Jean-Marc Païta. Une fois le travail de préparation effectué, les artistes ont pu entrer dans le vif du sujet.

Personnages emblématiques

"Mais avant cela, nous avons fait un brainstorming pour décider quels personnages emblématiques nous allions dessiner sur le mur", interrompt David Roux. En atelier, les deux artistes et leurs jeunes collaborateurs ont ensuite fait un montage papier avant de travailler sur ordinateur afin de créer une maquette digitale. "Cela permettait aux jeunes d’avoir un visuel pour se rendre compte de ce qu’on allait réaliser sur le terrain", justifie Jean-Marc Païta.

Un travail nécessaire pour canaliser la fougue de certains. David Roux se souvient d’un jeune prêt à prendre une bombe de peinture, "en mode un peu perso alors que l’idée, c’est de travailler en équipe".

Sur le terrain, il a fallu s’organiser. Des mini-groupes sont créés et chaque groupe travaille sur une partie du mur.

C’est un peu comme la réalisation d’un gâteau. On peut avoir les bons ingrédients, mais ensuite il faut trouver la bonne recette. Il faut savoir doser et pour cela, nous avons expliqué aux jeunes quelques concepts de graphisme et de design. L’idée, c’était de les embarquer avec nous dans le monde de la création.

Pour faire apprécier ce voyage artistique à leurs jeunes apprentis, les deux artistes cherchent à sortir des sentiers battus. "L’idée directrice était de montrer le mouvement mais nous ne sommes pas restés basiques pour que cela intéresse les jeunes. On s’est dit pourquoi ne pas évoquer la pop culture."

David Roux à l'heure des finitions.

Dans cette optique, au fil de l’été, les figures de Goldorak, Dark Vador, Charlie Chaplin, Michaël Jackson, Bob l’éponge ou celle de Godzilla s’incrustent dans le mur du stade Dunlop. "Un mélange de tout ce qui a nourri notre enfance et notre adolescence", sourit David Roux. Un melting-pot qui ne néglige pas pour autant l’histoire locale. "Nous avons rencontré un historien qui nous a parlé de l’histoire de Dunlop et c’est pour cela qu’il y a, sur la fresque, des références à cette histoire", indique Jean-Marc Païta en désignant du doigt en haut à gauche de la fresque un obus en mode jeu vidéo suivi d’une trace de pneu (*).

Le projet terminé, les deux artistes ne cachent pas leur satisfaction. "Le fait d’avoir travaillé avec des jeunes est intéressant car ils ont été acteurs d’un projet et quelque part, cela les valorise", se félicite Jean-Marc Païta qui apprécie aussi l’accueil réservé par les passants, piétons, cyclistes ou automobilistes. "Ils nous font des pouces en disant qu’ils trouvent cela très chouette. Et on a droit à chaque fois à la même question pour savoir si nous allons continuer sur la totalité du mur."

Ce n’est pas l’envie qui manque aux deux artistes. "C’est juste une question de budget", reconnaît David Roux.   

(*) Avant l’arrivée de Dunlop en 1919, le site était occupé par une usine de chargement d’obus.

Notan est un terme japonais que l’on pourrait traduire par "clair-obscur". "David et moi, on vient de deux univers différents. Mais mis l’un à côté de l’autre, ils créent un ensemble", explique Jean-Marc Païta. Et le 7?? C’est le chiffre qui symbolise quelque chose d’idéal.

Martial Delecluse

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