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Vendée Globe. Charlie Dalin en tête direction Fernando de Noronha

Si Thomas Ruyant a franchi hier l’Equateur le premier, Charlie Dalin a ce matin pris la tête de la flotte. Plus rapide au reaching, son Imoca Macif est allé 2-3 nds plus vite cette nuit. Troisième, Sam Goodshild est également dans le même tempo. Le trio de tête emmène un groupe d’une dizaine de bateaux qui pourraient bien tous s’échapper pour prendre le premier train de dépression pour les mers du Sud.

Depuis hier soir, quatorze skippers ont passé l’équateur. Désormais, toute la tête de flotte menée par Thomas Ruyant (VULNERABLE) s’efforce à aller au plus vite vers Cap Frio, un promontoire à l’Est de Rio, afin de récupérer une dépression qui pourrait les propulser jusqu’au Cap de Bonne Espérance. Une option qui pourrait concerner une dizaine de skippers et créer un écart conséquent avec les autres concurrents. À noter également, cette nuit, la belle remontée de Charlie Dalin (MACIF Santé Prévoyance) qui a pris les commandes de la course au pointage de 7 heures.

Désormais, la tête de course file vers l’archipel paradisiaque de Fernando de Noronha avec des vitesses qui oscillent entre 15 et 18 nœuds. « La flotte la plus à l’Ouest a un angle serré dans l’alizé de Sud-Est, ce qui explique que les vitesses ne sont pas si conséquentes », explique Jacques Caraës à la direction de course. Néanmoins, certains s’en tirent mieux que d’autres. Disposant d’un meilleur angle de vent que Thomas Ruyant (VULNERABLE), leader depuis hier, Charlie Dalin (MACIF Santé Prévoyance) a allongé la foulée au point de prendre la tête de la course. Ce matin à 7 heures, il comptait 3,4 milles d’avance sur le Nordiste.

Pour tous, l’enjeu désormais est de récupérer un phénomène météo qui se forme au large du Cap Frio, à l’Est de Rio de Janeiro. C’est là que se forment les dépressions qui peuvent pousser les skippers sur une route assez directe jusqu’au Cap de Bonne Espérance. « Les premiers devraient l’atteindre dans les 24 heures, souligne Pierre Hays à la direction de course. Même si c’est encore délicat d’être affirmatif, les dix premiers devraient pouvoir en bénéficier ».

Dans la flotte, récupérer ce phénomène est au centre de toute les attentions. Jérémie Beyou, le reconnaît : « c’est important, c’est un ascenseur à ne pas rater. On veut tous attraper cette petite dépression et s’échapper avec ». Et tant pis si le marin de Charal a reçu un choc sur le genou. « Il a enflé, j’essaie de ne pas trop bouger, de le garder au repos… J’espère que ça ira mieux ».

Samantha Davies (Initiatives-Cœur) est également accaparé par cette dépression au large du Brésil :

« C’est un scénario qui est assez cool. Si on a la chance d’accrocher cette dépression qui sort du Brésil, on va pouvoir vite descendre vers le Cap de Bonne Espérance, on se fera catapulter jusqu’à l’Afrique du Sud. Ça permettrait de couper la route et de traverser rapidement l’Atlantique Sud. »

Toujours la tête dans le Pot
Pour le reste de la flotte, le Pot-au-Noir est toujours une réalité. Ils sont dix-sept à en être sorti, le dernier en date étant Damien Seguin (Groupe Apicil). « Il y a un bon petit coup d’élastique à la sortie entre ces bateaux-là et les autres qui progressent à moins de dix nœuds », décrypte Jacques Caraës. Dans ce second groupe, il y a notamment Benjamin Ferré (Monnoyeur – DUO for a JOB) toujours aussi perspicace quand il s’agit de décrire la situation. Ça a été le cas cette nuit alors qu’il dégustait des pâtes au thon :

« Je ne suis pas déçu par l’ami Pot-au-Noir ! J’ai eu des éclairs énormes, des trombes d’eau… C’était plus angoissant que venteux. Je ne me suis pas fait surprendre mais je suis heureux d’avoir passé le premier Pot-au-Noir de ma vie. Ça ressemble à un gros amas nuageux avec des lumières de dingue. Les nuages se déplacent et emmènent des tonneaux d’eau. Par contre, ça fait plusieurs fois que je me fais piéger dans des zones de molle et que ça profite à mes petits copains. Et puis il fait chaud : dès que je fais un pas à bord, je perds 10 litres d’eau. J’hésite même à renvoyer un ris tellement il fait chaud ! »

Benjamin garde le sourire et continue à avancer coûte que coûte. Dans le même temps, la flotte s’étire toujours un peu plus. Il y a désormais près de 700 milles entre la tête de flotte et Jingkun Xu (Singchain Team Haikou, 38e) et plus de 1300 milles avec Szabolcs Weöres (New Europe, 39e) qui ferment la marche.

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