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La directive CSRD, "délire bureaucratique" pour le directeur général de BNP Paribas

"L'Européen a souvent tendance à vouloir (...) éclairer le monde", mais manifestement dans le domaine des énergies renouvelables "le Chinois est parti le plus vite, de façon plus programmatique (...) donc on est un peu plus en retard dans pas mal de domaines: les batteries, les panneaux solaires, une partie de l'éolien...", a-t-il déclaré lors du colloque de l'association française des trésoriers d'entreprises (AFTE).

"Il y a toujours eu des périodes où on n'était pas à la pointe de la technologie. Il suffit d'apprendre, il faut accepter d'apprendre, et l'Europe dans ce domaine devrait arrêter de donner trop de conseils, et probablement ce n'est pas en accablant les entreprises de demandes en tout genre, et je crois que la CSRD fait partie de ces délires bureaucratiques, qui ne servent à rien, qui prennent beaucoup de temps".

Cette directive s'applique dès 2025 pour les plus grandes entreprises, lors de la publication de leurs résultats de l'année 2024. Elle s'étendra en 2026 aux entreprises de taille intermédiaire, avant de s'appliquer en 2027 à toutes les PME cotées en Bourse.

A l'instar du rapport comptable publié chaque année par les entreprises sur leur exercice financier, le rapport de durabilité devra être détaillé, répondre à plusieurs obligations, et les données devront être auditées.

Ces informations devront répondre "au principe de double matérialité": les entreprises devront non seulement publier des informations qui rendent compte de leur impact sur les enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernement d'entreprise (ESG), et elles devront également évaluer l'impact de ces enjeux sur l'évolution des activités de l'entreprise.

Pour le patron de BNP Paribas, la CSRD risque "de créer pas mal de faux sens, qui pourraient amener certains d'entre nous au tribunal. N'importe qui peut demain être accusé de manquer à son devoir de vigilance".

"Cette approche qui consiste à voter des textes en pensant qu'en les imposant aux entreprises, les entreprises vont faire, ça ne suffit pas, il faut que les textes aient une réalité, une réalité industrielle, technologique, et ça l'Europe l'a un petit peu oublié", a-t-il ajouté.

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