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Le Hezbollah va coopérer avec l’armée libanaise pour son déploiement dans le Sud

Les bombardements ont cessé à 4 heures du matin au Liban dans la nuit du mardi 26 au mercredi 27 novembre, pour laisser place à un fragile cessez-le-feu négocié durant des semaines, entre l’armée israélienne et le Hezbollah. Moins d’une heure avant pourtant, les missiles de l’armée israélienne pilonnaient encore les positions du groupe islamiste libanais au centre de Beyrouth. A la frontière sud du Liban, l’armée de Benyamin Netanyahou a entamé son mouvement de recul, mais demande aux Libanais de retour dans les zones évacuées de ne pas s’approcher de ses positions restantes. L’armée libanaise elle reprend progressivement possession de son territoire, dont 900 000 personnes ont été déplacées, selon les autorités.

Les infos à retenir :

⇒ Un cessez-le-feu entre le Hezbollah et l’armée israélienne est entré en vigueur

⇒ Le Hezbollah va coopérer avec l’armée libanaise pour son déploiement dans le Sud

⇒ Le Hamas se dit "prêt" lui aussi à une trêve à Gaza

Début du cessez-le-feu au Liban la nuit dernière

Le Premier ministre libanais Najib Mikati a indiqué ce mercredi 27 novembre que l’armée allait "renforcer son déploiement" dans le sud du pays, frontalier d’Israël, dans le cadre de l’application de l’accord ayant mis fin à la guerre entre Israël et le Hezbollah. Dans un discours aux Libanais, il a demandé à Israël de "respecter" le cessez-le-feu et de se retirer des zones frontalières. Najib Mikati a exprimé l’espoir que l’accord ouvre "une nouvelle page" dans l’histoire du Liban et appelé à élire rapidement un président de la République, dont le Liban est privé depuis plus de deux ans.

Le cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah annoncé hier soir par Benyamin Netanyahou est entré en vigueur tôt ce matin au Liban, après plus d’un an d’hostilités transfrontalières et deux mois de guerre ouverte entre l’armée israélienne et le mouvement libanais armé soutenu par l’Iran. La trêve est valable depuis 04h00 (03h00 en France).

À l’aube, des habitants du sud du Liban et de la plaine de la Bekaa ont commencé à retourner dans leurs villages, formant des convois de véhicules, a rapporté l’agence officielle libanaise Ani. L’armée israélienne a néanmoins averti les habitants du sud du Liban de ne pas s’approcher des positions où elle reste déployée. "Il vous est interdit de vous diriger vers les villages que les FDI ont ordonné d’évacuer ou vers les forces des FDI dans la région", a affirmé l’armée. L’armée libanaise, qui a annoncé avoir pris "les mesures nécessaires" pour se redéployer dans le sud du pays, a elle aussi appelé les citoyens "à patienter avant de retourner dans les villages et villes situés sur le front dans lesquels les forces de l’ennemi israélien ont pénétré, en attendant leur retrait".

Le Hezbollah va coopérer avec l’armée pour son déploiement dans le Sud

Le Hezbollah va coopérer avec l’Etat libanais pour renforcer le déploiement de l’armée dans le sud du pays frontalier d’Israël, a indiqué ce mercredi à l’AFP un député du mouvement, qui assure ne pas avoir "d’armes visibles" ou de "bases" dans le secteur. Du village de Bint Jbeil, le député Hassan Fadlallah a assuré que le Hezbollah fera preuve de "coopération totale" avec l’Etat au sujet du déploiement de renforts de l’armée libanaise dans le sud du pays. "Il n’y aura aucun problème" a-t-il dit, précisant que la "Résistance" n’a pas de "bases" ou "d’armes visibles, car cette Résistance […] n’est pas une armée régulière". Il a par ailleurs rappelé que les membres du Hezbollah "sont les enfants des villages" du Sud et que "personne" ne peut les forcer à s’en tenir éloignés.

Le Hamas "prêt" lui aussi à une trêve à Gaza

Un haut responsable du Hamas a salué mercredi le cessez-le-feu conclu au Liban et affirmé que le mouvement islamiste palestinien était lui aussi "prêt" à une trêve avec l’armée israélienne dans la bande de Gaza. "L’annonce du cessez-le-feu au Liban est une victoire et une réussite majeure pour la résistance", a déclaré à l’AFP ce membre du bureau politique du Hamas, après l’entrée en vigueur, avant l’aube, de la trêve au Liban, où l’armée israélienne combattait le Hezbollah. "Nous avons informé les médiateurs en Egypte, au Qatar et en Turquie que le Hamas est prêt à un accord de cessez-le-feu et un accord sérieux pour échanger des prisonniers", a-t-il ajouté, en accusant toutefois Israël d’entraver tout accord.

Benyamin Netanyahou considère que la trêve au Liban va permettre à Israël d'"intensifier" sa pression sur le Hamas palestinien, contre lequel il mène une offensive meurtrière dans la bande de Gaza. "Lorsque le Hezbollah est hors jeu, le Hamas se retrouve seul à Gaza. Notre pression va s’intensifier, et cela contribuera à la mission sacrée de libérer nos otages", a-t-il déclaré mardi à la télévision. Au moins 22 personnes ont été tuées mardi dans la bande de Gaza, selon la Défense civile.

Les Etats-Unis saluent un "nouveau départ", l’Iran "l’arrêt de l’agression israélienne"

Le président américain Joe Biden a salué mardi l’accord de cessez-le-feu, "un nouveau départ" pour le Liban et une "bonne nouvelle" pour laquelle les Etats-Unis et la France œuvraient depuis des semaines. D’après Joe Biden, l’accord de trêve a été conçu pour donner lieu à un arrêt permanent des hostilités entre les deux parties. "Dans les jours à venir, les Etats-Unis vont mener à nouveau un effort avec la Turquie, l’Egypte, le Qatar, Israël et d’autres pays pour parvenir à un cessez-le-feu à Gaza, à la libération des otages et à la fin de la guerre sans le Hamas au pouvoir", a déclaré Joe Biden.

Les Etats-Unis et la France doivent veiller à ce que l’accord de cessez-le-feu soit "mis en œuvre dans son intégralité", ont déclaré mardi soir Joe Biden et son homologue Emmanuel Macron dans un communiqué commun. "Cet accord doit ouvrir la voie à un cessez-le-feu trop longtemps attendu face aux souffrances sans commune mesure de la population de Gaza", a relevé le président français. "La restauration de la souveraineté du Liban passe par l’élection sans délai d’un président de la République", a-t-il également déclaré dans un message vidéo sur X.

L’Iran a salué pour sa part dans la nuit "l’arrêt de l’agression" israélienne au Liban, mais "soutient fermement le gouvernement, la nation et la résistance libanaise", a indiqué la diplomatie iranienne dans un communiqué. Les Houthis du Yémen ont eux salué ce mercredi une "victoire du Hezbollah" face à Israël.

Le mouvement libanais n’a pas participé directement aux négociations de la trêve, faisant plutôt appel au chef du Parlement Nabih Berri pour négocier en son nom n’a pas, jusqu’ici, commenté l’accord.

D’ultimes frappes avant la trêve

Quelques heures avant l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, Israël a pilonné mardi le centre de Beyrouth et sa banlieue sud, bastion du Hezbollah, comme jamais depuis le début de leur guerre ouverte. Au moins deux frappes ont visé la banlieue sud de Beyrouth moins d’une heure avant le début de la trêve, peu après des appels à évacuer. Ce mercredi matin, l’armée israélienne a dit avoir frappé avant l’entrée en vigueur du cessez-le-feu "des dizaines" de cibles du Hezbollah à Beyrouth et dans le sud du pays, visant "des dizaines de centres de commandement du Hezbollah, de lanceurs, de dépôts d’armes et de sites d’infrastructure terroriste à Beyrouth, Tyr et Nabatiyeh". Mardi soir, le Hezbollah avait de son côté dit avoir lancé des drones contre des "cibles militaires sensibles" à Tel-Aviv.

Damas a par ailleurs annoncé que six personnes avaient été tuées dans des frappes israéliennes sur des points de passage à la frontière entre le Liban et la Syrie tôt mercredi, avant l’entrée en vigueur du cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais. "L’agression a tué six personnes, dont deux soldats" et quatre civils, "et blessé 12 autres individus dont des enfants, des femmes et des travailleurs du Croissant Rouge arabe syrien", a détaillé Damas dans un communiqué.

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