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Entretien – Olivia Piana : « L’année prochaine, je me fixe un autre défi : battre un nouveau record du monde en stand-up paddle downwind »

C’est une passionnée de la glisse que nous avons eu la chance de rencontrer. Olivia Piana, qui compte pas moins de 3 titres de Championne du Monde dans tous les formats de course SUP : course de distance, sprint et course technique, va se rendre en Bretagne, le 25 août prochain, pour disputer le Yaka Paddle festival. À ce occasion, la dompteuse de vagues nous a accordé un entretien exclusif. 

WS : Le sport, c’est une histoire de famille ?

Olivia : Oui, tout à fait. Ma mère était passionnée de planche à voile, et elle en fait encore d’ailleurs. Mon père, lui, est un cycliste passionné. J’ai donc grandi en faisant du vélo avec mon père et de la planche à voile avec ma mère. Grâce à eux, j’ai pu explorer et pratiquer une multitude de sports dès mon plus jeune âge, sans jamais ressentir de pression. C’était juste pour le plaisir, et ça m’a permis de développer un amour profond pour le sport.

Comment avez-vous découvert le paddle ? 

En quelque sorte, oui. J’ai commencé à faire du paddle en 2011, et ma première compétition a eu lieu en 2012. Avant cela, je me concentrais sur la planche à voile et le slalom. J’ai même été vice-championne du monde junior en slalom windsurf. Cependant, à 20 ans, j’ai senti que c’était la fin d’une époque pour moi en windsurf, surtout en tant que femme où les opportunités étaient limitées. Le paddle m’a attirée par sa polyvalence, sa simplicité pour l’entraînement et l’absence de dépendance au vent.

Qu’est-ce qui vous a séduit dans ce sport ?

Au départ, je n’étais pas trop emballée par les courses de paddle. Je trouvais ça un peu ennuyeux, moins dynamique comparé à la planche à voile. Mais en pratiquant, j’ai découvert à quel point ce sport est technique et stratégique. C’est une véritable combinaison de glisse, d’endurance et de performance physique, et cela m’a captivée. J’ai alors consacré dix ans aux compétitions, de 2012 jusqu’à la pandémie en 2019, avec une véritable passion.

Y a-t-il un moment en particulier qui vous a marquée durant votre carrière ?

Sans aucun doute, le moment le plus marquant a été ma première victoire en tant que championne du monde en 2018, en Chine, avec l’équipe de France. J’ai remporté la médaille d’or en longue distance. Avant cela, j’avais été sept fois vice-championne du monde dans différentes catégories, ce qui commençait à devenir frustrant. Mais cette victoire en 2018 a été l’accomplissement de toutes ces années d’efforts, d’entraînements, et de compétitions.

C’était la récompense ultime de tout le travail acharné, des sacrifices, des voyages, et des compétitions. C’est aussi la raison pour laquelle j’ai continué à explorer de nouvelles disciplines, comme le foil après la pandémie. Le foil est un sport encore plus sensationnel pour moi, avec moins d’effort physique mais plus de plaisir en termes de sensations.

Quels sont vos objectifs actuels ?

Cette année, je me prépare pour l’Open de France de foil, qui aura lieu à Crozon en Bretagne. C’est une compétition très excitante qui inclut plusieurs disciplines du foil, comme le downwind foil, le surf foil, et le pump foil. 

L’année prochaine, je me fixe un autre défi : battre un nouveau record du monde en stand-up paddle downwind, après avoir établi un record l’année dernière en parcourant 285 kilomètres de Péniche à Sagres au Portugal en 14h30.

Vous contribuez également au développement du paddle…

C’est quelque chose qui me tient à cœur, surtout pour encourager les femmes. Dans le sport, les femmes sont souvent moins visibles et ont moins d’accès aux ressources, que ce soit financièrement ou en termes de confiance en soi. J’organise un événement au Portugal à l’occasion de la journée de la femme, avec des workshops gratuits pour permettre à 300 femmes de découvrir différents sports outdoor, comme le surf, le paddle, le foil, et bien d’autres. Cet événement s’appelle l’Altamente Festival et vise à offrir une expérience sportive tout en promouvant l’égalité et la protection de l’environnement.

Avez-vous rencontré des obstacles au cours de votre carrière ?

Oui, il y a eu de nombreux défis, notamment en termes de visibilité pour les femmes dans les sports de glisse. Mais ces obstacles m’ont permis de grandir et de choisir les bonnes personnes avec qui travailler. Aujourd’hui, je suis fière de travailler avec une marque de foil, Axis Foil, en tant que responsable pour l’Europe. C’est un poste unique pour une femme dans cette industrie, et cela montre que tout est possible si l’on est passionné et déterminé !

Quel conseil donneriez-vous aux jeunes filles qui rêvent de réussir dans le sport ?

Je leur dirais de suivre leur cœur et de ne jamais avoir peur. Il est crucial de se faire confiance, de bien s’entourer, et de rester fidèle à soi-même. Le plus important, ce n’est pas seulement ce que l’on accomplit, mais ce que l’on vit et les expériences que l’on traverse. C’est un chemin difficile, mais avec de la passion et de la persévérance, tout est possible.

Vous allez participé au Yaka Paddle festival le dimanche 25 août, en Bretagne. Est-ce important pour vous ? 

Je trouve que le sport est un excellent moyen de sensibiliser les gens. Par exemple, justement, le Yaka Paddle festival en Bretagne, promeut l’inclusion des personnes à mobilité réduite. C’est un événement qui permet de partager le plaisir du sport avec tout le monde, et je suis ravie de pouvoir y contribuer. Le paddle est un sport accessible et familial, et c’est formidable de pouvoir l’utiliser pour de si belles causes.

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