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"Réactivité, précision et fiabilité" : comment cette entreprise thiernoise favorise la relocalisation de l'industrie

Maxime Ponchon et Jean-François Zenut ont racheté Smeca 63 à Thiers, il y a un peu plus de deux ans. Aujourd’hui, les voilà qui investissent pour faire le pari de la relocalisation. À l’image de l’entreprise Henri Gonin, qui vient de faire de même à Palladuc, ce sont leurs clients qui leur passent commande, lassés de devoir se fournir à l’étranger avec les contraintes que cela comporte. Ils ont ainsi pu bénéficier des subventions de la Région, via le pack relocalisation.

Productivité et précision

La première machine qui est arrivée dans leurs locaux zone du Breuil est un centre d’usinage à trois axes. "Nous faisons beaucoup de pièces de maintenance en métal ou plastique, explique Maxime Ponchon. Nos clients ne veulent plus acheter des pièces détachées chez les fabricants de machines étrangères, alors ils nous demandent de les faire ici. Cette machine nous permet d’agrandir notre parc et donc nous permet d’avoir toujours une machine en route si une ne marche plus".

La Celta, Bruggen, Dore Emballage ou encore Omerin font partie des clients très réguliers de Smeca 63.

Ils y retrouvent un gain de fiabilité et de constance dans le dépannage. Si nous sommes réactifs, ils peuvent gagner plusieurs semaines de délai. Nous, on peut faire la pièce en une semaine, quand ils peuvent attendre un mois et demi via l’étranger.

En ce qui concerne la seconde machine, le tour numérique à quatre axes, elle sert à fabriquer des moules, à destination par exemple d’entreprise bordelaise ou monégasque, injectant caoutchouc ou plastique. "On arrive à refaire quelques moules qui auraient pu être faits en Chine, car ce sont de gros fournisseurs. La nouvelle machine nous permet des gains de productivité, précision et rapidité, car désormais, nous pouvons faire la pièce entière sans la démonter de la machine. Et en plus de ça, nos clients apprécient prendre des décisions en direct avec nous."

Des investissements qui pourraient également déboucher sur des marchés supplémentaires pour les Thiernois. "Même si nous sommes un peu bloqués en termes de démarche commerciale car nous sommes débordés, le but reste aussi d’aller chercher un peu plus loin, d’autres secteurs d’activité", ambitionne Maxime.

Un recrutement difficile

Débordés, chez Smeca 63. L’entreprise espère donc recruter sous peu, et cherche un fraiseur et un tourneur. Mais les choses ne sont pas aussi simples. Face au manque de formation, les candidats "n’ont pas assez de connaissances de base", estime Jean-François Zenut. "Les personnes doivent être polyvalentes sur leur poste. Nous, on ne peut pas se permettre de tout reprendre à zéro. Les besoins de programmation sont incessants, les changements d’outils aussi."Qu’importe, ça n’empêche pas le duo de voir plus grand. Concentré sur la petite série et la pièce unique, car il y a de la demande, Maxime et Jean-François se projettent sur l’avenir.

La prochaine étape pour eux, toujours via les financements de la Région, est l’achat d’une machine à plus de 200.000 € pour "faire le gros". Comprenez les pièces très imposantes. "Il n’y a pas grand monde sur le marché, et nous recevons de plus en plus d’appels d’entreprises qui ne savent pas où passer commande. Aujourd’hui, on connaît une entreprise qui a besoin de gros moules pour du bois compressé, moules qu’elle est obligée de commander en Italie…"

Alexandre Chazeau

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