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Montée des eaux : sur les littoraux, l’urgence de développer les solutions fondées sur la nature

Cet article est rédigé dans le cadre du projet Adalitt-Breizh, porté par le Laboratoire Geo-Ocean de l’Université Bretagne Sud et co-financé par l’Union européenne (FEDER Région Bretagne).

Mouncef Sedrati, Enseignant-chercheur en géomorphologie littorale et géologie marine, Université Bretagne Sud; Glen Bulot, Chargé de mission pour l'Observatoire Citoyen du Littoral Morbihannais, Université Bretagne Sud; Laura Dalour, Ingénieure et chargée de mission pour l’Observatoire Citoyen du Littoral Morbihannais, Université Bretagne Sud et Noé Metge, Chargé de mission OCLM Sciences participatives, Université Bretagne Sud

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.

vers des solutions fondées sur la nature.

Dunes, marais salants ou herbiers sous-marins

Sur le littoral, les SFN s’appuient sur les services écosystémiques des écosystèmes côtiers tels que les dunes, les marais salants, les herbiers sous-marins ou encore les mangroves afin de réduire les risques d’érosion et de submersions.

Parmi leurs nombreux avantages, ils offrent une protection naturelle contre les inondations et les tempêtes en atténuant l’énergie des vagues et en stabilisant les sédiments par la végétation.

La réduction de la hauteur des vagues par les marais maritimes a par exemple été estimée à 72 %. Les écosystèmes côtiers bénéficient aussi beaucoup à la biodiversité en fournissant des habitats qui peuvent servir de nurserie, de nidification ou de sources de nourriture pour la faune.

Des solutions adaptables

De même, la capacité de stockage du carbone des habitats côtiers végétalisés, en particulier les marais maritimes et les mangroves, peut contribuer dans un sens à l’effort global de réduction des émissions des gaz à effet de serre, ce qui représente un moyen essentiel pour aider à atténuer les effets du changement climatique.

Contrairement aux solutions traditionnelles, les SFN peuvent évoluer avec la montée du niveau de la mer ou, si nécessaire, être facilement adaptées. Il existe différentes approches pour gérer ces écosystèmes côtiers et marins qui peuvent constituer la base des SFN, comme les aires marines protégées, les outils de gestion durable et les projets de restauration et/ou de préservation – par exemple, le projet Adapto en France.

Des formes de conceptions « hybrides » peuvent également être envisagées, en combinaison avec des solutions d’ingénieries plus classiques.

De nombreux freins à leur développement

Si leur déploiement s’est accéléré dans le monde, de nombreux freins subsistent pour qu’elles soient généralisées.

Concept plutôt « récent », les SFN littorales ne sont pas encore aussi bien comprises que les ouvrages conventionnels : l’insuffisance de retours d’expériences, de suivis et de rapports d’évaluation requiert que scientifiques et académiques approfondissent les connaissances et évaluent leur performance avec davantage de projets. Les investissements, point clé pour la mise en place et la pérennité de ce type de projets, font également défaut. Rares sont, à ce stade, les sources de financement qui sont spécifiquement dédiées aux SFN pour les littoraux.

Enfin, la définition des SFN semble engendrer des confusions. « Infrastructure naturelle », « infrastructure verte », « adaptation et atténuation basées sur les écosystèmes », « travail avec la nature » etc. Une panoplie de principes et de termes peuvent être associés aux SFN, ce qui rend la notion vague pour les communautés scientifiques, politiques et citoyennes. Une harmonisation claire permettrait une meilleure communication entre les acteurs.

Cette confusion se reflète dans les accords internationaux et les réglementations. La mention de SFN peut varier d’un instrument à l’autre et entre les pays, et la question des SFN de manière large n’est parfois abordée qu’indirectement, en insistant sur le fait que l’adaptation contribue à la protection des écosystèmes mais sans faire une référence directe au terme « solution fondée sur la nature », à l’exemple de l’article 7 de l’accord de Paris. Comme le précise le rapport de l’Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique sur le sujet, les politiques existantes et outils actuels nécessitent des changements et devraient être davantage utilisés pour renforcer l’application des SFN.

Défis à venir

Il est également essentiel de mettre l’accent sur l’amélioration des connaissances et la sensibilisation des jeunes. Le concept de SFN demeure plutôt absent dans les programmes d’éducation et dans les études supérieures, il s’agit donc de les intégrer dans le futur. Connaissances scientifiques et locales devraient aussi être partagées au sein de groupes de travail dédiés à la thématique entre les chercheurs.

Les solutions fondées sur la nature (SFN) représentent sans aucun doute une opportunité pour répondre au défi sociétal du changement climatique, tout en permettant la préservation de la biodiversité et la réduction des risques littoraux.

La collaboration entre les différents acteurs du littoral et les projets d’expérimentaux doit toutefois être renforcée pour donner à ces stratégies de plus grandes chances d’être intégrées aux politiques d’adaptation.

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