Davantage d'accidents dans le Cantal, la justice et l'État sévissent avec plus de contrôles : "Aucune indulgence quand les conséquences peuvent être meurtrières"
L’année 2023 avait été marquée par une augmentation de 17 % des accidents de la route, de 13 % de blessés, et de 21 % de blessés hospitalisés. Le nombre de décès avait cependant baissé de 57 %. Le début de l’année 2024 (chiffres arrêtés au 28 avril), poursuit la tendance à la hausse. Par rapport à la même période en 2023, le Cantal en est à quatre décès contre aucun l’an dernier, 49 accidents (contre 29), 63 blessés (contre 35) et 20 blessés hospitalisés (contre 12). Des chiffres qualifiés d’« inquiétants », par Laurent Buchaillat, préfet du Cantal.
Les principales causes d’accidents sur les routes cantaliennes en 2023 sont liées à des comportements inadaptés, présentant un danger pour soi-même et pour autrui. « Au niveau judiciaire, ajoute le procureur, ces faits représentent plus de la moitié de nos procédures, et 20 % des personnes incarcérées. » Dès la première infraction, la sanction est sévère. « Il est compliqué de vivre ici sans véhicule, pourtant le Cantal compte trois suspensions de permis par jour. Une récidive peut conduire à l’annulation du permis. Ça tombe tout de suite. On ne devient pas auteur d’infraction par hasard."
"Aucune indulgence""Ces comportements n’appellent aucune indulgence, car les conséquences peuvent être meurtrières et quand on fait courir ce risque aux autres, on est un meurtrier de la route. Sur les 92 accidents comptabilisés en agglomération depuis le début de l’année, et les 76 hors agglomération, 84 étaient sur route départementale et 30 sur route nationale. Le but, c’est qu’il y ait des contrôles partout, conclut le préfet. Pour prévenir d’abord : le meilleur radar est celui qui ne flashe pas."
Les contrôles aléatoires se durcissent sur les axes routiers les plus accidentogènes, en répondant à une analyse mensuelle.
Anna Modolo