World News

Sur le circuit de la Coupe de France de VTT, à Ussel : "On est toujours en prise, le coeur est toujours très haut"

Il pleut des cordes sur le lac de Ponty, ce samedi matin 4 mai, mais capes imperméables sur le dos ou parapluie à la main, une poignée de bénévoles du Ussel Cyclisme Organisation sont sur le pont. Volontaires, sous la conduite du président du club Yoann Cronnier, pour une rapide reconnaissance du parcours de la prochaine Coupe de France de VTT (*). Sur son engin, Josselin Mathiaud, le secrétaire du club et enseignant au lycée agricole Henri-Queuille de Neuvic, emmène la troupe.

Ce parcours, ouvert à tous, à pied ou à vélo, il le connaît par cœur. Depuis 2015 et la première épreuve de VTT, il la modèle avec ses élèves de 1re Gestion des milieux naturels et de la faune, option sports nature. « Même si la base reste la même, tous les ans on assure l’entretien et on apporte des nouveautés », explique-t-il. « Ça permet de gagner chaque en attractivité. L’objectif, c’est de le faire évoluer pour qu’il y ait toujours un côté découverte. »

Un circuit très dynamique et engagé

5,100 km d’un tracé reconnu par les pilotes français et internationaux qui s’y essaient comme « très dynamique surtout, plein de petites montées courtes. Les autres manches se courent en montagne, avec des montées et des descentes abruptes ; là, ça grimpe moins fort, mais tout le temps. Du début à la fin, on est toujours en prise, le cœur est toujours très haut. »

La preuve par l’exemple. À droite, le stade de Ponty, où sont donnés les départs et les arrivées. En bordure du lac, le pump track tout neuf, réalisé par la Ville d’Ussel comme l’ensemble du parcours. Première pointe de vitesse pour se mettre en jambes, avant d’attaquer le pierrier. L’un des premiers aménagements réalisés par les lycéens de Neuvic, parce qu’« il y en a un sur toutes les Coupes de France », précise Yoann Cronnier.

Le plus vite possible dans les pierriers

Josselin Mathiaud le passe sans coup férir. « L’astuce, lance-t-il, c’est de le passer le plus vite possible ; ça évite de prendre les trous. L’appréhension passe avec la vitesse, il devient plus roulant. De toute façon, les pilotes le passent comme des balles ! »Tout circuit de Coupe de France comporte un pierrier, passage très technique par excellence.

Déjà, il file jusqu’à la zone de maniabilité. Deux bosses de belle facture et le tout nouveau « mikado », « avec des bouts de bois dans tous les sens, comme sur le tracé olympique d’Élancourt ». « C’est encore de l’engagement, pour toujours plus de sélection technique. Il faut jeter le vélo sur du bois qui peut être mouillé. Il faut oser. Ça secoue, sourit-il, il faut avoir un peu de technique quand même. Mais toujours, il y a une échappatoire. Ceux qui ne peuvent pas passer l’obstacle perdent du temps, mais ils peuvent continuer. »

On essaie d’exploiter les difficultés naturelles, c’est plus dans l’esprit VTT d’origine.

Continuer en se coltinant « la plus grosse montée d’environ 500 m » jusqu’à la zone technique - le seul endroit où les pilotes ont le droit de réparer et se ravitailler, « un peu comme un arrêt au stand », précise Yoann Cronnier. Avant de redescendre dans une zone d’arbres, de rochers naturels et de racines affleurantes, où le tracé se corse encore. « On essaie d’exploiter les difficultés naturelles, note Josselin Mathiaud. C’est plus dans l’esprit VTT d’origine. Même si les compètes poussent à ce que les obstacles soient de plus en plus artificiels. »

Peu de casse et de blessures

Encore des sauts, une passerelle en bois au-dessus du ruisseau Ponty (refaite cette année après les dernières crues) et voilà LE gros rocher du circuit, abrupt entre les arbres. « Il y a peu de crevaisons et pas trop de casse et de chutes, ou alors, pas graves, constate Josselin Mathiaud. Sur le circuit, il faut un équilibre entre les Élite très engagés et les plus jeunes. Ce n’est pas dangereux, mais il faut se dépasser un peu. Ce n’est pas pour M. Tout-le-monde. »Pour les sauts, ce qui compte, c'est la réception !

Fin de la reconnaissance. Un p’tit tour sera nécessaire encore pour caler l’organisation des secours et s’assurer qu’aucun dégât n’a été occasionné au circuit. Restera à le piqueter - 500 piquets de bois qu’il faudra épointer un à un - et, une semaine avant la compétition, à le baliser d’une bonne dizaine de kilomètres de rubalise. Début des entraînements officiels le mercredi.

« Le plus dur, c’est de tout enlever après », glisse Robert, un bénévole, dans un grand sourire.

(*) La Coupe de France aura lieu du 7 au 9 juin et, sous l’égide la Fédération française de cyclisme. Elle servira aussi du support à une manche de la Coupe du monde juniors.

Un stade VTT homologué et ouvert à tous

Inclus dans le circuit de la Coupe de France, le stade VTT de Ponty est le second de France, depuis 2021, labellisé par la Fédération française de cyclisme.

Accessible à tous, comme l’ensemble du tracé, il accueille « beaucoup de teams qui viennent préparer la Coupe, ça leur donne des points de repère, explique Yoann Cronnier, le président du Ussel Cyclisme Organisation. En février et en avril, on en a eu de Dordogne et de Nouvelle-Aquitaine. »

« Pour aller plus loin, il faudrait aller vers des aménagements en dur, des zones de stockage et de lavage par exemple. Des investissements qui peuvent se réfléchir sur plusieurs années. En tout cas, un virage est en train d’être pris par la com’com sur la rando et le VTT. Plus de 1.000 km de tracés sont en train d’être rebalisés. On rentre dedans pleinement, comme support technique. »

Blandine Hutin-Mercier

Photos : Fabrice Combe

Читайте на 123ru.net