World News

La Chine ouvre un peu plus son marché à la volaille, au porc et au vin français

Certains dossiers, sur la viande bovine et le cognac, restent toutefois en suspens.

A l'occasion de la visite de Xi Jinping en France, les chefs d'État français et chinois "ont adopté pour la première fois, une déclaration conjointe relative aux échanges et à la coopération agricoles", a indiqué mardi le ministère de l'Agriculture.

Dans l'immédiat, cela s'est traduit par la signature de plusieurs accords ouvrant plus largement l'immense marché chinois aux denrées françaises.

Les entreprises françaises pourront notamment continuer à exporter de la volaille sur le marché chinois même si un cas de grippe aviaire a été détecté dans le pays, à condition que la viande provienne de zones indemnes du virus.

"La France est le premier pays européen et le second pays au monde, après les États-Unis, à parvenir à conclure cet accord avec la Chine", souligne le ministère.

La Chine a également accepté d'autoriser l'importation de nouvelles parties du porc, les "abats blancs", c'est-à-dire des pièces issues du système digestif comme l'estomac et intestin.

Cet élargissement des débouchés de la filière porcine française est "très positif", a souligné auprès de l'AFP la directrice de l'interprofession Inaporc, Anne Richard.

Pieds, oreilles, couenne, museau, intestins désormais... La France trouve en Chine des débouchés plus rémunérateurs pour des parties du porc peu consommées en Europe et considérées comme "nobles" à des milliers de kilomètres de là, a-t-elle expliqué à l'AFP.

Selon elle, "cela peut nous permettre d'augmenter de 10% nos exportations vers la Chine", ce qui reviendrait à un revenu supplémentaire potentiel de 26 millions d'euros.
Enquête sur le cognac toujours en cours
Du côté des boissons, un "arrangement administratif relatif à la coopération vitivinicole permettra la promotion, la structuration et facilitera la coopération dans le secteur vitivinicole en Chine", indique le communiqué du ministère en évoquant notamment la protection de la propriété intellectuelle.

Deux appellations vins de Bourgogne, Mâcon et Gevrey Chambertin, devraient ainsi être officiellement reconnues en Chine ce mois-ci.

Dans la déclaration commune de la France et de la Chine, il est par ailleurs précisé que les deux pays discutent de "l'ouverture du marché à la luzerne déshydratée", un aliment riche en protéines destiné au bétail dont la France est le deuxième producteur européen derrière l'Espagne.

Alors que les présidents français et chinois n'ont pas tenté lundi de dissimuler les tensions qui s'accumulent sur le commerce, Emmanuel Macron appelant notamment à des règles commerciales "équitables", d'autres dossiers agricoles restent irrésolus.

Sur la viande bovine, "la France restera vigilante pour parvenir à la levée complète de l'embargo au regard de l'encéphalopathie spongiforme bovine", le nom scientifique de la vache folle, selon le communiqué.

Un accord signé en 2018 a partiellement levé l'embargo chinois sur la viande bovine française décrété en 2001 à la suite de la crise de la vache folle mais il ne concerne que certains morceaux de bovins de moins de 30 mois.

Sur la question du cognac, la situation reste floue.

La Chine a lancé en janvier une enquête sur une infraction supposée à la concurrence visant toutes les eaux-de-vie de vin importées d'Union européenne, dont le spiritueux charentais.

Elle est généralement considérée par les observateurs comme une mesure de rétorsion à une enquête européenne, largement soutenue par la France, sur les subventions aux voitures électriques produites en Chine.

La filière du cognac espérait l'annonce d'une "suspension" de l'enquête au cours de la visite de Xi Jinping.

Selon une source diplomatique française, la Chine a fait savoir qu'en attendant l'issue de l'enquête, il n'y aurait pas dans l'immédiat de droits de douane à titre conservatoire.

Lors d'un point presse, Emmanuel Macron a remercié son homologue "de son ouverture quant aux mesures provisoires sur le cognac français et son souhait de ne pas les voir appliquées".

Le Bureau national interprofessionnel du cognac (BNIC) a indiqué mardi dans un communiqué avoir pris connaissance de ces déclarations : "Nous devons encore en analyser la portée réelle et attendons la confirmation que les producteurs de Cognac ne feront pas l'objet de taxes supplémentaires sur le marché chinois ni dans l'immédiat ni dans les prochains mois."

Читайте на 123ru.net