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Fusillade à Thiers en 2018 : deux Puydômois condamnés à dix ans de prison

Fusillade à Thiers en 2018 : deux Puydômois condamnés à dix ans de prison

Deux Puydômois, âgés de 38 et 43 ans, ont été condamnés par le tribunal correctionnel après une fusillade qui avait eu lieu vers Thiers, en juillet 2018.

13 juillet 2018, 8 heures. La victime et son frère quittent leur logement à bord de leur fourgon. Ils roulent en direction de Thiers, ils sont suivis par une 306, avec à son bord deux personnes habillées de masques et de perruques. Quelques minutes plus tard, la Peugeot dépasse le véhicule des frères. Le passager sort alors une arme de poing et tire à plusieurs reprises.

"C’est pas du bla-bla…"

Une première balle vient transpercer l’intestin du frère conducteur, une deuxième le touche à l’épaule et une troisième lui frôle "miraculeusement" le crâne. "Il s’agit ni plus, ni moins d’une expédition punitive", analyse Bruno Fauh au parquet."Il est évident que l’intention homicide est constante dans ce dossier (qui a fait l’objet d’une instruction pour tentative de meurtre, avant de finalement être requalifié en violences avec arme). Mon client aurait pu mourir, ils méritaient de comparaître devant la cour d’assises", fustige Me Jean-François Canis, partie civile.Pourtant, les deux prévenus nient farouchement les faits. Le duo réfute même être monté dans cette 306 volée, munie de fausses plaques d’immatriculation, puis incendiée à Lezoux après les faits. Alors même que l’ADN de l’un des deux avait été retrouvée à l’intérieur et malgré les descriptions des témoins.

Le contexte de ce dossier est pesant. Deux clans de gens du voyage s’opposent, à grand renfort de menaces et autres intimidations, après des désaccords sur fond de trafics d’armes et de drogues. Dès le début de l’affaire, les deux frères victimes avaient désigné d’emblée ces rivaux et estimaient avoir fait l’objet de tueurs à gage engagés pour les "liquider".

"Ils ont été engagés pour nous tuer"

Quelques mois après les faits, le 3 janvier 2019, une autre 306 est dérobée. Les enquêteurs craignent donc un nouveau passage à l’acte. Dans le cadre de l’instruction ouverte après les coups de feu, ils décident ainsi d’interpeller les deux prévenus qu’ils avaient dans leur viseur.Plus de cinq ans plus tard, à l’audience, les débats tournent en rond. Les deux prévenus continuent de nier en bloc. Encore et encore… Ils ne sont jamais montés dans cette première 306, affirment-ils.

Ce qui n’est pas du goût des victimes. "Les faits qu’ils ont faits sur nous, c’est pas du bla-bla. Ils ont été engagés pour nous tuer. On était continuellement en conflit avec les autres. Huit mois avant les faits, on m’avait tiré dessus", rétorque l’un des frères. "J’ai vécu un vrai traumatisme. Je me suis vu par terre, ça va que mon frère était là pour me sauver la vie, sinon je serais plus là", ajoute celui qui avait pris les balles.

En défense, Me Laurent Rauzier se gratte encore la tête depuis le début de l’instruction : "On reste encore avec beaucoup de questions sans réponse dans ce dossier. Les enquêteurs ne démontrent en rien la participation de mon client." De concert avec sa consœur, Me Sabrina Oulmi, qui conteste, elle aussi, la chronologie des faits. Ils plaident une relaxe.

Mais le tribunal suit les réquisitions du parquet et condamne Giovani Cussat et Benjamin Robillon à dix ans de prison avec mandat de dépôt, soit la peine maximale encourue. 

Appel. Les deux avocats de la défense ont immédiatement fait appel de cette décision.

Julien Moreau

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