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La Chine accusée par Amnesty Internationale de mener une "répression" contre les étudiants chinois à l'étranger

La Chine accusée par Amnesty Internationale de mener une

Des entretiens menés avec des chinois étudiants à l'étranger ont révélé une pression exercée par la Chine sur ces jeunes militants politiques et leurs familles. Une "répression transnationale" dénoncée par Amnesty International ce lundi 13 mai.

Pékin s'en prend à ses étudiants à l'étranger en raison de leur militantisme politique, a affirmé lundi 13 mai l'ONG Amnesty International suite à des entretiens avec des dizaines de jeunes chinois, certains évoquant le harcèlement subi en Chine par des membres de leur famille. 

Dans un rapport publié lundi, Amnesty accuse Pékin de mener une "répression transnationale", s'appuyant sur des entretiens avec des dizaines de Chinois étudiant dans huit pays d'Europe et d'Amérique du Nord. La Chine ne tolère pas la dissidence politique et utilise des outils technologiques sophistiqués, voire l'intimidation physique, pour agir sur son territoire. 

Menaces, surveillance et autocensures

Des étudiants interviewés, qui avaient assisté à l'étranger à des événements tels que la commémoration de Tiananmen, ont expliqué que des membres de leur famille avaient fait l'objet de menaces, a rapporté Amnesty. 

"Les menaces adressées à des membres de la famille en Chine continentale incluaient la révocation de leur passeport, leur licenciement, le fait de ne pas pouvoir obtenir de promotion ou recevoir de prestations de retraite, ou même la limitation de leur liberté physique." 

Des étudiants interrogés ont également assuré avoir été interdits de publier des messages sur les réseaux sociaux chinois et d'y être surveillés. Or, ces plateformes sont souvent les seuls moyens de communiquer avec de la famille restée en Chine en raison du blocage de certaines applications sur l'internet chinois. Un étudiant a raconté à l'ONG que la police avait montré à ses parents "des transcriptions de ses conversations WeChat (une application de messagerie chinoise) avec des membres de sa famille". 

Des participants à l'enquête ont déclaré pratiquer l'autocensure en classe et en matière d'interactions sociales, et se plaignent de soucis de santé mentale provoqués par la sensation d'être surveillés, évoquant des troubles allant du "stress et des traumatismes à la paranoïa et à la dépression". 

"Répression transnationale"

Pékin n'a pas réagi dans l'immédiat au rapport d'Amnesty International. La Chine rejette cependant les accusations selon lesquelles elle viserait des ressortissants vivant à l'étranger, affirmant respecter la souveraineté des autres pays et agir dans le respect de la loi. 

Un rapport publié l'an passé par Freedom House, une organisation indépendante en grande partie financée par l'État américain, a fait état de cas de "répression transnationale", notamment des pressions sur d'autres États afin d'extrader par la force des membres de la minorité ouïghour. 

Selon Amnesty International, la manière dont Pékin cible les étudiants a "engendré un 'climat de peur' sur les campus universitaires d'Europe occidentale et d'Amérique du Nord, ce qui a eu un impact négatif sur les droits humains des étudiants". "L'impact de la répression transnationale exercée par la Chine constitue une grave menace pour le libre échange d'idées qui est au cœur de la liberté académique", a déclaré Sarah Brooks, directrice du programme Chine d'Amnesty International.

 

Avec AFP

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