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Comment ces jardiniers travaillent-ils leur terre gorgée d'eau après les fortes pluies ?

Comment ces jardiniers travaillent-ils leur terre gorgée d'eau après les fortes pluies ?

La 31e édition des Journées des plantes de l'arboretum de la Sédelle ont remporté un franc succès les 11 et 12 mai, à Crozant, dans la Creuse. La pluviométrie n’a pas facilité le travail de la terre, mais associée à la hausse des températures, elle offre de bonnes conditions pour planter.

Le mercure remonte dans le thermomètre, les trois saints de glace sont passés, la terre se réchauffe... Tous les feux sont au vert pour sortir la bêche, le plantoir, et réveiller son jardin resté en sommeil tout l’hiver. La 31e  édition des Journées des plantes de l’arboretum de la Sédelle, à Crozant, n’a d’ailleurs pas manqué de faire le plein, les 11 et 12 mai. Quel meilleur écrin que ce Jardin remarquable pour donner des idées et des envies à tout jardinier amateur, du plus novice au plus éclairé. Avec un choix luxuriant proposé par des pépiniéristes du Limousin et bien au-delà : des iris de toutes les couleurs, des pivoines, des matricaires, des becs de grues, des framboisiers rouges, des framboisiers jaunes, des mûriers sans épine... et des noms qui invitent au voyage : pavot de Californie, kiwi de Sibérie, sauge d’Afrique, érable du Japon... 

Des terres asphyxiées par l'excès d’eau

Des envies donc, mais aussi quelques interrogations, en particulier cette année sur la pluviométrie abondante des dernières semaines, voire mois, et ses incidences. « Les fortes pluies ont assuré une bonne reprise pour toutes les plantations qui ont été faites cet hiver et au début du printemps. C’est très positif, indique Amélie Tura, pépiniériste à Bergerac, en Dordogne, qui exposait ce week-end à Crozant. Malgré tout, « certaines plantes ont pourri du fait de la pluviométrie très importante. Et, aussi, il n’a pas fait très froid cet hiver alors que ça permet d’enrayer certaines maladies. »

Ce printemps, on constate plus de maladies à base de champignons que d’habitude, comme l’oïdium

« Nous avons perdu pas mal de pivoines à cause de l’excès d’eau, ça asphyxie la terre. Mais nous sommes situés dans un ancien lit de la Loire, qui retient beaucoup l’eau », indique de son côté Alain Tricot, qui cultive 350 variétés de pivoines près d’Orléans. « La pluie a compliqué le travail de la terre et m’a fait prendre du retard sur tout. La multiplication a aussi été compliquée », note encore Vincent Bourbon, spécialisé dans les plantes aromatiques et médicinales à Dontreix, dans la Creuse. « C’est compliqué de retourner les parcelles, et il y a beaucoup de limaces, abonde Jean-Etienne Perez, pépiniériste à Saint-Silvain-sous-Toulx. Mais c’est difficile de généraliser, ça dépend de la nature de chaque terrain, s’il est plus ou moins drainant. » 

Le charme de l’incertitude

Reste l’essentiel : « Il a beaucoup plu et maintenant il fait chaud, on est vraiment dans une situation idéale pour les plantations. S’il y a un moment où il faut se lancer, c’est cette année », rassure Amélie Tura. 

« De toute façon, je fais ce métier depuis 25 ans et chaque année il y a quelque chose de trop ou de pas assez », sourit Ron Von Slobbe, un brin philosophe, pépinièriste à Saint-Hilaire-les-Places, en Haute-Vienne. Le jardinage n’est pas une science exacte et, finalement, c’est peut-être ça qui fait tout son charme. 

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