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Argentine : trois lesbiennes tuées par un incendie criminel à Buenos Aires

Têtu 

La communauté LGBT+ de Buenos Aires est endeuillée après l'incendie volontaire d'un immeuble du quartier de Barracas, dans la capitale de l'Argentine, qui a visé une pièce où séjournaient deux couples de lesbiennes. Trois femmes sont mortes des suites de leurs blessures.

C'est un voisin, âgé de 62 ans, qui a pour une raison inconnue jeté un explosif artisanal, sans doute un cocktail molotov, dans une pièce où vivait un couple de lesbiennes, et séjournait un autre. Trois femmes sont mortes à quelques jours d'intervalle à Buenos Aires, capitale de l'Argentine, des suites de leurs blessures dans l'incendie criminel, dans la nuit du dimanche au lundi 6 mai, de leur immeuble du quartier de Barracas.

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Les victimes vivaient toutes dans ce "conventillo", type de logement-pension collectif occupé par plusieurs foyers, souvent un par pièce. Le sexagénaire auteur de l'incendie criminel vivait également dans l'immeuble depuis plusieurs années, et a été interpellé sur place après avoir tenté de s'automutiler. Une première femme de 52 ans était morte peu après les faits, une autre du même âge mercredi et la troisième victime, âgée de 43 ans, est décédée ce dimanche 12 mai, ont indiqué les autorités de Santé de Buenos Aires et la Fédération LGBT+ Argentine. Cette dernière pointe un "crime de haine" visant les couples de lesbiennes ; ni la police ni la justice n'ont encore communiqué sur le mobile ou le contexte précis de l'attaque.

Javier Milei, les femmes et les homos

Le ministère de la Femme de la province de Buenos Aires (d'obédience péroniste, opposé au président ultralibéral Javier Milei) a aussi dénoncé un "crime de lesbophobie", relevant que ce triple queericide n'est "pas un cas isolé, mais s'inscrit dans des discours répétés de façon irresponsable par le gouvernement". Pour le réseau local de journalisme de diversité "Presentes", le drame de Barracas s'inscrit sur une double trame "de crise du logement et de discours de haine".

De fait, depuis son accession au pouvoir en décembre, le gouvernement Milei a pris des mesures, ou du moins fait des annonces, visant des symboles du féminisme ou de la diversité : il a supprimé le ministère de la Femme, annoncé qu'il fermerait l'Institut national contre les discriminations, et interdirait le langage inclusif dans l'armée – où il n'était pourtant pas une directive – ainsi que dans l'administration nationale. Si le président Javier Milei, qui se revendique "anarcho-capitaliste" et "libertarien", a assuré à plusieurs reprises être favorable aux unions entre personnes de même sexe, un "contrat qui peut être à deux, trois ou à 50 si on veut", plusieurs personnalités de son entourage ou de sa sphère d'influence tiennent un discours favorisant un climat d'homophobie : par exemple, un proche – et biographe – du président, Nicolas Marquez, a récemment qualifié l'homosexualité de comportement "malsain et autodestructeur"

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Crédit photo : Juan Mabromata / AFP

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