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Élise Masset, championne du monde de pêche à la carpe, à Bazelat, en Creuse

Élise Masset, championne du monde de pêche à la carpe, à Bazelat, en Creuse

Élise Masset, titrée en individuel et par équipe en 2023, tentera de conserver ses titres lors des prochains championnats du monde qui auront lieu en Lettonie du 8 au 13 juillet.

Bazelat, au nord-ouest de la Creuse, 244 habitants au dernier recensement et une championne du monde. Double championne du monde même, puisqu’Élise Masset a été sacrée en individuel et par équipe aux championnats du monde 2023 de pêche à la carpe. Une performance qu’elle avait déjà réalisée en 2019. Un palmarès qu’elle n’imaginait sans doute pas atteindre quand, en 2018, elle a répondu à un appel de la section carpe de la Fédération française de pêche sportive, qui cherchait à constituer une équipe de France féminine.

« Une vraie dimension physique »

« Petite, j’accompagnais mon père à la pêche puis j’ai commencé la pêche sportive vers l’âge de 20 ans, commente Élise Masset, aujourd’hui âgée de 30 ans. Comme j’aime le challenge et le dépassement de soi, quand j’ai vu l’appel de la fédération, j’ai postulé. » Le talent n’a pas tardé à parler puisque dès l’année suivante, elle réussissait son premier doublé mondial.

La carpe est un poisson plein de mystères. Chaque spécimen est différent.

« Ce que j’aime dans sa pêche, c’est de devoir toujours se remettre en question, adapter ses techniques aux conditions qui changent, analyser l’environnement, le vent, la profondeur de l’eau, la pression atmosphérique… C’est aussi la recherche de beaux poissons. Je peux très bien pêcher une carpe plus vieille que moi, qui pèse 25 kg ou plus », explique Élise, qui souligne aussi que tous les poissons sont remis à l’eau. Lors du titre individuel 2023, disputé en binôme pendant 72 heures, Élise et sa coéquipière Hélia Leclerc avaient ainsi sorti 84 poissons de l’eau, pour un total de 391 kg. « On dort 4 heures par nuit, on fait un roulement, à la fin on est épuisées », confie la championne. « Il y a une vraie dimension physique. Il faut lancer loin, avec le plus de précision possible, à une distance qui peut atteindre 110 mètres pour les femmes. À certains endroits, il faut amorcer constamment, avec des phases où il faut lancer toutes les minutes », souligne son compagnon, Aurélien Tetard, qui est aussi l’entraîneur de l’équipe de France féminine. C’est pour le rejoindre qu’Élise, originaire de Calais, s’est installée en Creuse. Une région historique de la pêche sportive à la carpe puisque c’est à l’étang de la Cazine, près de La Souterraine, que les premières compétitions officielles ont vu le jour au début des années 90.

Promouvoir la pêche sportive féminine

Le double sacre de 2023 a permis à Élise et ses coéquipières d’obtenir le statut de sportives de haut niveau. Une vraie reconnaissance qui permettra peut-être de promouvoir la pêche sportive féminine.

« La pêche est un milieu macho et la France est en retard par rapport à d’autres pays qui ont eu des équipes féminines bien avant nous, remarque Aurélien Tetard. Beaucoup de femmes pêchent avec leurs conjoints et ce sont souvent ces derniers qui prennent les décisions. » « On a plus de pression, on doit prouver en permanence que nous savons pêcher sans un homme à côté. On a envie de développer la pêche sportive féminine, faire pêcher les filles sans leur conjoint », complète Élise Masset qui invite les amatrices à participer au prochain championnat de France qui se déroulera à l’étang de Pirot, dans l’Allier, du 26 au 29 septembre prochains. Avant cela, une autre échéance attend Élise, avec le championnat du monde en Lettonie du 8 au 13 juillet prochains, où elle ira défendre ses deux titres mondiaux.

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