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Tunisie : jusqu'où ira la folie autoritaire de Kaïs Saïed ?

Tunisie : jusqu'où ira la folie autoritaire de Kaïs Saïed ?

La folie autoritaire du régime de Kaïs Saïed a franchi un nouveau cap ce samedi 11 mai : la répression en mondovision. Alors que la correspondante de France 24 était en plein direct à la Maison des avocats de Tunis, des policiers débarquent. Leur cible ? L’avocate et chroniqueuse Sonia Dahmani qui a eu le malheur, quelques jours plus tôt, d’ironiser à la télévision sur la dérive raciste du président contre les migrants subsahariens.

Sonia Dahmani est embarquée manu militari, comme le présentateur Borhen Bssais et le chroniqueur Mourad Zeghidi, interpellés le lendemain. Et comme tant d’autres journalistes, avocats et militants associatifs, réduits au silence par un président omnipotent que rien ne semble pouvoir arrêter. "Il ne s’agit plus d’une répression ‘classique’ à la Ben Ali [NDLR : le dictateur renversé par la révolution en 2011] contre les opposants déclarés, mais d’un autoritarisme identitaire visant les gens pour ce qu’ils incarnent : l’ouverture au monde, le bilinguisme, la parole libre, tout ce qu’exècre Kaïs Saïed", analyse Vincent Geisser, chercheur au CNRS.

Complotiste enragé, xénophobe décomplexé, le président qui a pris les pleins pouvoirs en juillet 2021 et dynamité toutes les institutions replonge la Tunisie dans un Etat policier. Et en appelle au peuple pour régler ses comptes avec ses "ennemis". Dans ce pays plus verrouillé que jamais, les enfants de la révolution, grands déçus de la démocratie, semblent dans leur majorité résignés. Reste à savoir jusqu’à quand.

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