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Premier retard au décollage pour la prise de contrôle de Limoges Métropole au sein de l'aéroport

Premier retard au décollage pour la prise de contrôle de Limoges Métropole au sein de l'aéroport

C’était un sujet de clivage et de discorde politique : la prise de contrôle du syndicat mixte de l’aéroport de Limoges par la communauté urbaine. Mais le projet a été rejeté par le Département, début mai.

En langage aéroportuaire, c’est ce qu’on appelle un retard au décollage. L’embarquement de Limoges Métropole comme actionnaire majoritaire au sien du syndicat mixte de l’aéroport de Limoges-Bellegarde (SMALB), a été reporté à cause d’intempéries politiques. Voulu par la communauté urbaine, depuis le mois de janvier, ce changement a été retoqué par la commission permanente du Département, le 7 mai dernier. 

« C’est puéril et futile et ça nous fait juste perdre du temps », regrette le président de Limoges métropole, Guillaume Guérin.

« On revient à la situation antérieure »

Il fallait en effet que les trois collectivités concernées valident ces changements, avant la fin du mois de juin. Limoges métropole l’avait fait, il y a quelques semaines. La Région devait le faire, en ce début de semaine, mais face au vote du Département, elle a finalement décidé de verser 2,4 M€ correspondant à sa quote-part habituelle, « dans l’attente d’une décision de modification ». « On revient donc à la situation antérieure, explique l’ex-présidente du SMALB et vice-présidente de la Région, Andréa Brouille : la région est majoritaire et le Département et la Communauté urbaine se partagent 25,2 % des parts. » 

Dans la délibération soumise à la commission permanente du Département, figure la raison centrale du rejet : « La rédaction proposée [des nouveaux statuts] ne reflète pas les échanges et les engagements pris lors du comité syndical du 26 janvier, mais elle est également non conforme au droit ».

« Il apparaît ainsi que la contribution du Département serait de 16,8 % du budget global, toutes dépenses confondues, ce qui n’est pas conforme à la réglementation, ajoute le texte soumis au vote. Pour rappel, le Département n’est juridiquement pas autorisé à financer des lignes aériennes qualifiables d’aides aux entreprises. » 

« Retravailler les statuts »

À ce sujet, le Département se réfère à un rapport de la Chambre régionale des comptes sur le SMALB de 2018 : la juridiction financière recommandait alors de « réviser les statuts afin que le conseil départemental de la Haute-Vienne ne soit pas appelé au financement de lignes aériennes, même à vocation touristique ». « Le Lot le fait avec l’aéroport de Brive, la Corrèze aussi, rejette Guillaume Guérin. Mon sentiment, c’est que Jean-Claude Leblois veut se retirer, mais qu’il n’ose pas le dire. »

« Il faut retravailler les statuts pour satisfaire les demandes de collectivité départementale », explique le président du Département, Jean-Claude Leblois. Parmi ses prérequis, « respecter la parole de chacun de membres » et « répondre aux contraintes réglementaires et juridiques ». « Il faut aussi nous présenter un projet de développement, ajoute le socialiste. Mais je ne suis pas fermé. » Il n’envisage d’ailleurs pas de se retirer du SMALB, assure-t-il. La collectivité a maintenu sa participation de 2 M€. « Le problème n’est pas à ce niveau-là », insiste Jean-Claude Leblois. 

Le sujet avait suscité des tensions entre le Département et Limoges Métropole. En avril, Jean-Claude Leblois avait écrit à Guillaume Guérin, qui lui avait répondu début mai. Le Président de la communauté urbaine y disait son « étonnement » quant aux hésitations de son alter ego du Département.

« Je crois que j’ai fait ma part, conclut Guillaume Guérin. J’ai proposé à chaque collectivité de rédiger le projet à parité, mais ça n’a pas l’air de leur suffire. En fait, ils ne font ça que pour em... Guérin et Rousset. Je dis stop : maintenant, il faut trouver une solution. »

Sébastien Dubois

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