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À Clermont-Ferrand, le Bouillon Ravel, une cantine façon Belle époque

“Ah, vous aimez bien l’ambiance ? Mais attendez, on n’a pas encore dansé !” En fond musical, la sono diffuse le célèbre air de musette “Riquita, jolie fleur de java”. Pour un peu, on se croirait dans une guinguette ou sous un parquet salon. Mais non, nous ne sommes pas venus claquer du talon (quoique). Si nous avons poussé les portes du Bouillon Ravel, c’est pour avant tout goûter à cette cuisine qui fleure bon la belle époque des titis parisiens.

Mais c'est quoi un bouillon, au juste ? Ces cantines ont fleuri dans les rues de la capitale dans les années 30. Dans l’entre-deux-guerres, elles proposaient des plats bon marché, issus de la cuisine française où des gens de classes sociales diverses aimaient à se retrouver. Edith Piaf en appréciait particulièrement l’ambiance. La Môme aurait certainement aimé la proposition clermontoise de Pierre Bureau et de Sylvain Molette, propriétaire des lieux.  Au menu ce jour-là, une carbonade accompagnée de linguine. Simple, bon, efficace.

Dans les cuisines du vieil hôtel de la petite rue de Maringues (à deux pas de la halle Saint-Joseph), les deux compères ont voulu recréer l’ambiance de ces fameux bouillons. La philosophie originelle est parfaitement respectée. Pour une entrée, un plat, le plateau de fromages, un verre de vin, vous vous en tirerez pour une vingtaine d’euros.

Une fois assis sur l’un des fauteuils rouges ornés de clous tapissiers, vous retrouverez des œufs mayonnaise, des poireaux vinaigrette, du hareng pomme à l’huile, de la carbonade de bœuf ou des coquillettes-jambon aux truffes. Pour le dessert, de la mousse au chocolat maison servie à la cuillère. Rien de très élaboré mais c’est justement le but. “Nous ne sommes pas là pour faire de la cuisine moléculaire, explique Pierre, qui est aux fourneaux. Mais ce n’est que du bon et du pas cher. Chaque semaine, on va retrouver deux plats différents en essayant de jouer sur les saisons. Le but, c’est que pour 20 balles, tu aies mangé une entrée, un plat et un dessert. Et surtout que tu aies passé un bon moment.” Pas de sornettes, c’est bien le montant que Sylvain a gribouillé sur un coin de nappe.Le plateau de fromages et l'addition sur la nappe en papier. Le Bouillon Ravel, voilà une belle et singulière proposition qui n’existait pas sur la place clermontoise. On revient pour l’ambiance, l’accueil... et le bleu de Laqueuille (on en mangerait au petit déj' !). 

Bouillon Ravel : 8 rue de Maringues à Clermont-Ferrand.  Ouvert du mercredi au samedi midi.  Réservation au 04.73.91.51.33. Entrées 2 à 3 euros, plats 10 euros, desserts 4 à 5 euros.  Titres restaurants bientôt acceptés.

Arnaud Clergue

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