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Ce pont en Creuse n'a pas pu être construit... à cause de pièces défectueuses

Ce pont en Creuse n'a pas pu être construit... à cause de pièces défectueuses

La ligne de Ferroviaire de Montluçon à Eygurande franchissait un certain nombre de ponts. À la fin du XIX siècle, la construction de celui de Saint-Julien-la-Genête ne s’est pas passée comme prévu…

Le 22 juin 1880, la Compagnie du Paris-Orléans obtenait la concession de la ligne de Ferroviaire de Montluçon (Allier) à Eygurande (Corrèze), dont le premier tronçon, Montluçon – Auzances (Creuse) entrait en service le 25 octobre 1885, avec plusieurs mois de retard, une tempête ayant emporté le viaduc de la Tardes, dans la nuit du 26 au 27 janvier 1884. Le second tronçon, Auzances – Eygurande, ouvrit le 13 juin 1887.Longue de 93 km, elle traversait quatre départements : l’Allier, la Creuse (deux fois) dont les cantons de Chambon, Auzances, Évaux et Crocq, le Puy-de-Dôme et la Corrèze. Plusieurs ouvrages d’art la jalonnaient, trois viaducs dont celui de la Tardes, le plus important avec ses trois travées, sa longueur de 250,50 mètres, sa hauteur de 91,33 mètres, un pont sur le Cher près de Montluçon et un certain nombre de ponts franchissant les routes départementales et chemins vicinaux.

Le mystère résolu

La construction de l’un d’eux ne fut pas banale, si l’on en croit l’article publié dans « L’Abeille de la Creuse » du 8 février 1884 : « Il vient de se passer à Saint-Julien-la-Geneste (sic), canton d’Évaux, une petite aventure caractéristique qui a eu un succès de franche gaieté. À très peu de distance de la future gare d’Évaux s’élève un pont qui permet à la ligne de Montluçon à Eygurande de franchir le chemin de Saint-Julien-la-Geneste à la route d’Auzances. Ce pont, qui n’a pas d’ailleurs une grande importance, est métallique en majeure partie.

De nombreux blessés et des morts aux mines de Lavaveix (Creuse) en 1884

Lorsque les pièces de fonte destinées à cet ouvrage d’art furent arrivées à destination, il se trouva qu’elles ne s’adaptaient pas du tout au pont de Saint-Julien. On eut beau s’y prendre de toutes les manières, cela ne cadrait pas. « Que diable a-t-on fait de ce pont, s’écriaient les employés ? On l’aura égaré ? On l’aura changé ? À moins qu’on ait fait conduire le pont de Saint-Julien à Létrade, commune de Rougnat et… vice-versa ! Allons à Létrade ! »On alla donc à Létrade, où l’on conduisit le pont de Saint-Julien et d’où l’on ramena l’autre. Nouvelle tentative à Saint-Julien, nouvelles études, nouveaux efforts, le tout aussi vainement que la première fois. Le pont de Saint-Julien paraissait décidément ensorcelé !

« On en rira longtemps  à Évaux »

À la fin, tout à fait à la fin, on s’aperçut que le fameux pont était oblique et que les pièces métalliques avaient été confectionnées pour un pont droit. « On en rira longtemps à Évaux ». Le mystère était donc résolu et, une fois les bonnes pièces arrivées sur le chantier, la construction reprit. 

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