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[Cannes 2024] Masterclass George Lucas : le portrait d’un “outsider” devenu “parrain”

Avant de recevoir une Palme d’honneur, le cinéaste retraité est venu livrer quelques clés de son succès, évoquant également son amitié avec Francis Ford Coppola.

“Je suis têtu et je nai jamais aimé quon me dise comment faire mes films”, a lancé George Lucas sur la scène du théâtre Debussy, en conclusion d’une masterclass animée par Didier Allouch, qui aura essentiellement tourné autour de la question de l’indépendance : comment la gagner, comment la garder, comment la partager ?

Accueilli comme une superstar à la veille de la remise d’une Palme d’or d’honneur, le cinéaste s’est prêté au jeu des questions-réponses, balayant les grandes étapes de sa carrière dans de longs développements, tantôt précis tantôt flous, dessinant surtout le portrait d’un “outsider” devenu “parrain” – pour reprendre deux célèbres titres de films de Francis Ford Coppola qui joua un rôle central dans l’ascension de son cadet.

Son amitié avec Coppola

Alors que ce dernier venait, après ses études de cinéma à la University of Southern California (USC), de décrocher un stage à la Warner, le futur réalisateur du Parrain le prit en effet sous son aile lors du tournage de son troisième long métrage, La Vallée du bonheur en 1968. L’année suivante, il allait fonder ensemble American Zoetrope. Lucas est amplement revenu sur l’amitié qui les liait et les lie encore, eux “les seuls à se comprendre” dans le studio system déclinant des sixties, où l’on ne “pensait plus quau fric” alors qu’eux “voulaient juste faire des films”.

C’est évidemment un paradoxe : parce qu’il a un rapport extrêmement réaliste à l’argent, le père de Star Wars aura su occuper le centre de l’industrie comme nul autre, mais sans jamais rien lâcher de son indépendance. Venu du cinéma arty (THX 1138, dont il a raconté le passage à la Quinzaine des réalisateurs en 1971), il n’a par la suite eu de cesse d’intégrer la dimension commerciale dans son cinéma (dès American Graffiti en 1973). Il s’est d’ailleurs montré beaucoup plus précis sur les grands deals de sa carrière (notamment la garde des droits de merchandising de Star Wars) que sur les anecdotes de ses tournages… C’est cela qui le différencie fondamentalement de Coppola pour qui l’argent aura toujours été une part maudite. Et l’est encore aujourd’hui avec Megalopolis, que Lucas semblait ne pas avoir encore vu au moment de la masterclass.

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