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Les Alpilles en folie ou l'art de s'adapter à la météo

Le cycle « escalade sans vroom vroom » se décompose en deux phases : un week-end de cohésion, pour apprendre à se connaitre entre nous et apprendre à connaître son matériel pour ceux qui n’ont jamais participé à ce genre de double activité ; et une semaine d’application, que l’on espèrait tous ensoleillée et agréable (spoiler alert : Avez vous déjà vu ... de la pluie dans la Provence en mai ? Maintenant, nous oui !)

WEEK END DE CHAUFFE A SAOU :

Départ le samedi 6 avril en gare de Lyon Part Dieu, avec le célèbre (du moins parmi les cyclistes) TER en direction de Marseille de 7h20 qui est généreusement aménagé pour accueillir les vélos.

Nous arrivons à rentrer nos vélos sans encombre, intercalés et tenus par des tendeurs (éléments indispensables à ce type de voyage). Au moment du départ du train, il manque toujours une participante. Peut-être a-t-elle oublié ? Peut-être n’a-t-elle pas entendu son réveil ou a-t-elle trop fait la fête hier ? Les hypothèses vont de bon train jusqu’à ce que nous nous souvenions enfin qu’elle nous rejoint directement au gite… Finalement on se demande qui est le moins réveillé ce matin…

Arrivés à Valence ville, il faut changer de train pour un arrêt. L’autre TER est moins bien équipé mais nous rentrons sans problème, c’est l’avantage donné par notre départ matinal.

La gare de Livron est sportive. Un seul ascenseur, aucune rampe pour les vélos dans les escaliers et une passerelle à passer pour pouvoir sortir de la gare. Bien organisés, nous faisons quelques allers retours avec les sacoches et les vélos ; seuls les vélos les plus légers peuvent se porter avec les sacoches, et par les plus forts. C’est un temps d’approche à prendre en compte pour le retour !

Une fois cette épreuve passée, direction le gite de « la chèvre qui sourit » à Saou. La route sera longue, un peu moins de 30km, avec des belles montées, surtout pour ceux qui ont du mal à passer leur plus petit plateau (une pensée pour les mollets de Laura). Une option VTT hors-piste est brièvement envisagée avant de recalibrer le chargé de trajet GPS. Le vent est contre nous, mais le soleil est agréable, nous prenons le temps d’apprécier le paysage, avec le synclinal de Saou en ligne de mire. Petite mention spéciale pour la faune locale : un chameau et un lama qui semblent aussi curieux que nous sommes étonnés de les trouver sur notre passage.

Une fois au gite, nous retrouvons notre dernière participante et nous mangeons tous ensemble avant de repartir pour la première demi-journée de grimpe. Nous avons deux options : le mur du son qui est un très bon mur d’école mais avec une marche d’approche un peu longue et pentue ou bien la Graville qui a une toute petite marche d’approche. Un peu las du trajet contre le vent depuis Livrons, nous optons pour la deuxième option. C’est donc reparti pour 2km de descente en passant par le charmant petit village de Saou : ses maisons de pierres, ses champs de lavande, sa forêt, ses falaises … Nous nous sommes sous le charme de ce petit bout de Drôme.

Après quelques rappels de sécurité et sur les manipulations, les binômes s’organisent en fonction des niveaux et des poids (les assureurs poids plumes ne seront d’aucune utilité aux grimpeurs les plus grands). Le principal enjeu est de trouver une voie à l’abri du vent.

En fin de journée, nous séparons le groupe en deux parties : ceux qui vont chercher les bières pour l’apéro et ceux qui vont investir les douches en premier et commencer à préparer le repas. La petite épicerie bio du village regorge de bières locales, quand on vous dit que ce village est parfait !

La soirée se déroule agréablement, les bières sont dégustées avec ce petit gout de récompense bien méritée après une longue journée et le chili végé vient redonner de l’énergie aux corps bien fatigués. Tout le monde va se coucher tôt, demain le mur du son nous attend !

Le dimanche, avant d’aller grimper, nous préparons nos affaires pour le milieu de journée : les retours sont chronométrés pour ne pas voir le train nous passer sous le nez, autant être préparés ! Petit bémol, le soleil ne semble pas vouloir nous rejoindre pour aujourd’hui. La paroi visée pour ce jour étant exposée au sud, on se dit que c’est plutôt un cadeau que nous fait le soleil, nous attendrons pour griller.

Les encadrants n’ont pas menti, la marche d’approche pour le mur du son est demandeuse. C’est que les jeux de mots des voies de ce site se mérite : « ultra son », « Le cri du papillon » « Décibel » …

Le mur du son remplit toutes les attentes : c’est un bon rocher, bien équipé, qui met en confiance, avec des petits bonbons de silice en prime sur le haut de certaines voies. Nous ne serons pas les seuls sur le site, que nous devrons partager avec d’autres grimpeurs (dont des lyonnais du GAUL).

Le retour se fait dans un timing parfait, de telle sorte que nous pouvons prendre le train avant celui prévu : quelle efficacité !

SAMEDI D’AVANT GOÛT À DÉFAUT DE MIEUX :

La météo n’a pas été de notre côté pour la semaine initialement prévue dans les Alpilles. La pluie nous met à l’épreuve et nous demande de nous adapter. Soit. Le samedi de notre ex-départ nous allons grimper à Virieu-le-Grand, pour profiter de la dernière belle journée avant le déluge. Une petite heure de train, dix minutes de marche, la plupart du groupe découvre une des falaises les plus faciles d’accès sans voiture depuis Lyon. C'est une journée de grimpe au soleil qui permet d’enchaîner de belles voies avant le grand départ.

 

LA PRESQUE SEMAINE D’ECOMOBILITE :

JOUR 1

Finalement le départ de la semaine dans les Alpilles est programmé au … mardi 30 avril. Nous prenons un des trains très bien équipés pour Marseille à 12h20. C'est un départ tranquille !

La vallée du Rhône défile par la fenêtre du train et nous guettons les nuages : pleuvra, pleuvra pas avant d'arriver au camping ?

Arrivés à Avignon, l'atmosphère est lourde, et l'accueil chaleureux: aucune piste cyclable, beaucoup de voitures. Tout s'arrange quand nous trouvons la voie verte de la Durance, un petit espace tranquille entre départementale et maraîchers que nous suivons quasiment jusqu'à Orgon et son camping de la Vallée Heureuse.

Courses, plantages de tente, douches, tout est fait de façon organisée. Nous sommes rodés. Pour le repas du soir, Anne met à l'épreuve nos papilles avec un Shiro pimenté. Des paris se font sur qui doit finir la trop grosse casserole : Martin D. devra-t-il faire un 7b pour éviter la sentence ? Nous sommes vite distraits par l'arrivée d'un petit escargot sur la table. Qu'est qu'il est facile de nous amuser !

La bonne humeur est de mise et nous verrons bien demain à quelle sauce la météo va nous manger.

 

JOUR 2

Réveillés par la pluie, le petit déjeuner fait office de bilan et reprogrammation de la journée. Les plus matinaux, en faisant couler le café, ont déjà échafaudé un plan : aller à Avignon pour soit visiter le palais des papes soit aller grimper en salle. Grâce au talent de Jacob sur le comparatif des tarifs TER, nous trouvons un billet pour groupe pour 75€ (au lieu de 20€*9). C'est donc une journée off pour ce deuxième jour entre chasse au trésor virtuelle pour les uns et effort physique dans une salle d'escalade bondée à cause du mauvais temps pour les autres. Nous hésitons à faire une danse du soleil pour que demain soit une journée avec une opportunité pour poser les mains sur le calcaire urgonien !

 

JOUR 3

Nuit agitée : Adriane a pris la couverture de Martin J. comme oreiller… Gros quiproquo et fou rire, cela tombe bien, il nous faudra de la bonne humeur pour traverser cette journée pluvieuse. Repérer les voies ne servira à rien, après une courte accalmie, nous renonçons à faire de l'escalade avec cette pluie fine mais continue. À l'ordre du jour : jeux de société, lectures, visite du musée Urgonia (pour en savoir plus sur le calcaire que nous finirons bien par grimper !) et courses. Le soir finit en apothéose autour d'un bon chili végé (avec option chocolat) et une belle partie d'esquisser. Nous gardons espoir pour demain !

JOUR 4

Soleil !!! Le petit groupe s'active fort pour nettoyer le bungalow, ranger toutes les affaires en vue de la route de l'après-midi et enfin partir vers le secteur de Beauregard : après ces dernières journées humides, l'envie de faire les lézards sur une paroi exposée est bien présente ! Les binômes se répartissent en fonction des gabarits et des niveaux le long du secteur. C'est un beau secteur avec une jolie vue sur le Vallon, bien équipé mais qui est bien patiné ! Le secteur étant grand et à découvert, les photos à la jumelle sont toujours un succès.

Pendant que certains finissent des voies, d'autres vont faire un rapide plongeon dans la piscine, pour se rafraîchir avant les 35 km à faire jusqu'au nouveau camping et nouveau site d'escalade. La route par le Nord des Alpilles, reliant Orgon à Tarascon est moins fun que celle initialement prévue pour aller à Mouriès, au Sud. Tant pis, nous reviendrons !

Avec une vue sur les Alpilles, nous longeons la Provence qui commence à devenir Camargue : les mas, les troupeaux de taureaux, les chevaux camarguais. Une fois arrivés à Tarascon, un petit groupe part faire des courses pendant que l'autre va prendre possession du bungalow. Surprise ! C'est une copie identique au précédent ! Nous ne serons pas déboussolés. Option maraîchage pour le groupe des courses (merci google map qui nous fait visiter les serres à melon) !

Le soir s'enchaîne vite, le risotto de Martin J. est apprécié après cette longue journée. Demain une vraie journée entière d'escalade nous attend !

 

Jour 5

Réveil à 7h30, sur site à 9h30, nous faisons le tour du propriétaire. Les voies sont hautes, équipées à l'ancienne mais le rocher ne sera pas patiné ici. Il faut avoir l'âme d'un aventurier pour circuler entre les voies, la végétation est dense ! Pour échauffement, il y a des 5a dans une grotte, dont “c'est galette”, au frais. Pour les plus téméraires, “Tableau noir” teste leur mental dans cette belle voie pas si difficile mais tellement engageante. Des cris d'effort sont entendus dans la fin d'une 6a …

 

La journée passe vite et s’étend : on ne part du site qu’à 18h ! Ce site est très divers, nous partons avec des projets pour demain. En attendant, ce soir, c’est barbecue ! On déplace les tables, on épépine les poivrons, on prend une bonne douche : le groupe a une mécanique parfaite pour jongler entre la préparation du repas collectif, les repos et soins individuels et la préparation de nos sacs pour le lendemain. Et oui, demain c’est déjà fini… Alors laissez-nous célébrer notre dernière soirée ensemble et revenez demain !

 

Jour 6

Réveil matinal, certains fins observateurs diront que les réveils sont de plus en plus tôt mais, chut, on ne discute pas les ordres des encadrants ! Et puis, ils ont raison, il faut profiter de cette dernière journée ! Le bungalow est nettoyé en moins de temps que le précédent (efficacité due à l’expérience ou moins de temps passé à vivre à 9 dedans ? Qui sait.), et nous revoilà avec tout notre matériel sur nos fidèles destriers pour notre dernière aventure. Le site de la Lèque permet de laisser nos vélos et nos affaires dans la grotte à l’entrée du site sans trop de problèmes. Chacun s’affaire à réaliser son petit projet du jour, mûrement réfléchi depuis la veille. De nouveaux cris seront entendus dans une 6c cette fois (Ah Martin D. aime ponctuer ses gestes techniques et sa détermination).

A 15h30, on remballe, il est temps de dire au revoir à ce merveilleux site, très varié.

La Provence nous charme par ses magnifiques voies vertes, bordées d’arbres exotiques et de licorne [note au lecteur : oui ceci est de l’humour. Ah ah riez s’il vous plait ; car en attendant, nous circulons sur la route, doublés par des voitures pas toujours prévenantes et traversons la zone industrielle et commerciale d’Arles …].

Le train est complet pour ce retour de long weekend. Des agents de la SNCF sont là pour gérer les vélos car depuis le 1er mai et ce pour toute la saison estivale, la réservation d’une place vélo est obligatoire pour les trajets dans la vallée du Rhône. Les dernières discussions sont échangées, le dernier point sur notre semaine est également fait, avant d’arriver tard en gare de Lyon Part Dieu.

 

Un grand merci aux encadrants, Anne et Jacob, pour ce cycle. Nous sommes tous un peu tristes de ne pas avoir pu réaliser les plans initiaux dans les Alpilles mais nous sommes tous fiers d’avoir su nous adapter et d’avoir pu en profiter un maximum. Nous gardons des bons souvenirs ensembles et nous espérons nous revoir pour une nouvelle session grimpe !

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