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Agression à l'arme blanche à Metz: les victimes désormais hors de danger

Il n’y a "plus aucun pronostic vital engagé", a indiqué lundi soir à l’AFP le procureur de la République de Metz, Yves Badorc.

Les faits se sont produits vers 10H30 à proximité d'une supérette et impliqueraient plusieurs auteurs en fuite. Le mobile terroriste est exclu et l'hypothèse retenue à ce stade serait un contexte d'extorsion de fonds, a précisé le procureur.

Une enquête a été ouverte du chef de tentative de meurtre et confiée au service interdépartementale de police judiciaire (SIPJ) de Metz.

Une source policière a évoqué un possible règlement de comptes. Selon certaines sources, des violences auraient aussi eu lieu à l'intérieur de la supérette.

"Quelqu'un m'a dit que la personne est rentrée avec une hache" dans l'épicerie, raconte à l'AFP une dame du quartier. "J'habite ici depuis dix ans, ce genre de choses ça me choque pas, on sait comment c'est Borny, alors on s'étonne plus."

Selon une autre source policière, les victimes sont de nationalité afghane et le gérant de la supérette était visé, mais son état ne lui a pas permis d'être entendu. Les quatre autres blessés ne parlent pas français.
"Tensions palpables"
Selon la même source, le quartier de Borny est "toujours un peu chaud" et "souvent le théâtre de règlements de compte".

"La supérette fait l'objet de convoitises vu son emplacement, elle est située à un endroit très fréquenté, elle est bien placée, que ce soit pour le commerce légal ou illégal", a expliqué cette source policière. "Des bagarres reviennent régulièrement pour contrôler la rue ou le quartier."

Ludovic Mendes, député Renaissance dans la circonscription, estime qu'il s'agit "d'un dramatique fait divers qui a l'air d'opposer des personnes issues de la même communauté sous forme de règlement de compte". "Je comprends l'émoi que cela peut créer mais laissons la justice faire son travail."

Marie-Claude Voinçon, candidate du Rassemblement national pour la 2e circonscription de la Moselle et conseillère municipale de Metz, a condamné cette agression dans un communiqué publié sur le réseau social X, estimant que "cet énième fait divers illustre un nouvelle fois l'état de violence dans lequel se trouve Metz".

Marie, infirmière dont le cabinet est installé à proximité, qui n'a pas souhaité donner son nom de famille, a évoqué des tensions dans le quartier. "Il y a de l'insécurité, il y a du trafic du drogue, c'est connu, on n'est pas du tout en sécurité. Il y a quelques mois un jeune de 17 ans s'était fait tirer dessus juste à côté, boulevard d'Alsace, la rue parallèle. Il y a des tensions palpables entre clans", a-t-elle déclaré à l'AFP.
Hache
"Ce qui s'est passé ce matin, selon les dires d'un voisin, c'est par rapport à la supérette, un clan veut la récupérer", a-t-elle ajouté.

"J'ai vu des blessés, des gens qui se tapaient, et quelqu'un courir avec une hache après une voiture. C'était des jeunes. Après, les policiers et les pompiers sont arrivés, mais je n'en sais pas plus. Ce sont sans doute des règlements de compte. Il y a des trafics de drogue ici, même si dans la journée, on ne voit pas grand-chose", a décrit une orthophoniste qui exerce à proximité et a souhaité garder l'anonymat.

Borny est un quartier prioritaire de la politique de la ville de Metz qui avait été durement touché l'année passée lors des émeutes survenues après la mort du jeune Nahel, tué à Nanterre lors d'un contrôle policier. La médiathèque du quartier avait été incendiée, au grand dam des élus et des habitants. La mairie du quartier avait également été partiellement incendiée.

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