Le frelon asiatique, cet envahisseur devenu ennemi public en Haute-Loire
Il est arrivé en France il y a près de 20 ans. Depuis, le frelon asiatique fait peur en raison de sa prolifération et des dégâts qu’il occasionne. Dévastateur pour les populations d’abeilles, il est aussi un danger pour l’homme.
Si le climat de la Haute-Loire n’est pas le plus propice à la prolifération du frelon asiatique, le département n’échappe pas à la progression de cette espèce signalée pour la première fois en France il y a 20 ans. « On le combat depuis son arrivée, mais c’est très compliqué car la reine fait des nids dans des arbres perchés très haut », déplore Michel Clément, président du Groupement de défense sanitaire apiculture de la Haute-Loire. Les impacts de cet insecte sont multiples.
Pour l’homme, il peut être dangereux, même en dehors de ceux qui sont allergiques. Des gens peuvent être, par exemple, attaqués en coupant une haie par une population que se trouve à l’intérieur.
Mais ce danger n’est pas le plus courant, car cet insecte pique seulement s’il se sent attaqué. « Ils s’adaptent de plus en plus au climat et font leurs nids en hauteur, à 10, 20 ou 30 mètres dans les arbres », complète Jérémy Besson, gérant de Stop guêpes et frelons, spécialisé dans la destruction de nids. Les piqûres, contrairement à celles des frelons européens, peuvent être moins courantes. Car ces derniers peuvent faire des nids dans les troncs des arbres ou dans le sol.
Par contre, pour ce professionnel et ancien pompier, il est impératif de détruire les nids une fois qu’ils sont repérés. « Un nid peut compter jusqu’à 500 reines. Quand elles partent, chacune crée un nouveau nid. La prolifération est extrêmement rapide. » Et ce phénomène a un impact important sur la nature. « Le frelon asiatique se nourrit d’autres insectes et engendre un déséquilibre pour différentes espèces. C’est un problème important pour les abeilles. Il les attaque. En nombre, il peut décimer des ruches », constate Michel Clément.
Un coût de 100 à 200 €Cela inquiète les apiculteurs depuis de nombreuses années car la mortalité des abeilles est déjà importante en raison du réchauffement climatique. Malheureusement, comme la population ne se sent pas forcément dérangée par la présence du frelon asiatique, la destruction des nids n’est pas généralisée. Et puis, financièrement, « cela a un coût d’environ 100 à 200 € ». Un constat partagé par Raphaël Lancier, spécialiste de la destruction d’essaims, basé à Saint-Ilpize : « Une intervention commence à 100 € alors les gens n’ont pas forcément cette somme à dépenser. Le problème, s’ils ne le font pas, c’est la prolifération de l’espèce. » Pour l’éviter, les deux professionnels tiennent à mettre en garde les particuliers.
Il ne faut pas utiliser les bombes vendues dans le commerce. Elles servent pour de petits nids de guêpes. Pour le frelon asiatique, c’est différent, le nid est beaucoup plus épais.
Avant d’ajouter : « L’attaquer avec une bombe n’est pas efficace et c’est dangereux pour l’utilisateur. » Cela peut énerver les insectes et entraîner de nombreuses piqûres. C’est la raison pour laquelle ces spécialistes utilisent des combinaisons dont l’épaisseur est largement supérieure à celles des apiculteurs.
Nicolas Jacquet