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Qui est ce vagabond accusé d’avoir tué son ami à Coubon ?

Qui est ce vagabond accusé d’avoir tué son ami à Coubon ?

Un quadragénaire sans domicile fixe est accusé d’avoir tué un homme de ses mains dans la nuit du 16 au 17 février 2021. Le corps sans vie avait été découvert dans un appartement de Coubon.

Éric Guerdner a été retrouvé mort le 17 février 2021 dans l’appartement d’un ami à Coubon. Cet homme, qui faisait la manche au Puy quelques heures avant de mourir, venait de passer la soirée avec deux compagnons. L’un d’eux, Eddy Cointrel, aujourd’hui âgé de 40 ans, vagabond depuis l’adolescence, est jugé par la Cour d’assises de Haute-Loire depuis hier. Il est accusé d’avoir commis des violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, en récidive (voir encadré). Lundi, la première des trois journées de son procès a été consacrée à la personnalité de l’accusé.

Un homme impulsif et borderline

Il avait donné de nombreux coups de poing et de pied, avec des chaussures de sécurité, à la victime. Il le reconnaît : « C’est une bagarre qui a mal tourné. Je ne voulais pas qu’il meurt. » Tous deux avaient beaucoup bu ce soir-là, comme le locataire des lieux, seul témoin des faits. Après s’être fait tabasser, Éric Guedner serait parti se coucher dans la chambre. Il est mort dans la nuit des suites d’un traumatisme crânien.Le locataire de l’appartement avait informé le commissariat de police que son ami était mort chez lui. Il avait été accusé du meurtre avant de bénéficier d’un non-lieu, lorsque la police, trois jours plus tard, avait fini par mettre la main sur Eddy Cointrel dans les rues de Clermont-Ferrand. Il a passé plus de trois ans en détention provisoire.L’accusé vit dans l’errance depuis l’âge de 17 ans. C’est aussi à ce moment, où il a quitté le domicile de sa mère en Bretagne, que l’alcool est entré dans sa vie. « Il s’est adapté à une vie marginale », a indiqué l’enquêtrice de personnalité qui a témoigné en visioconférence. Au cours de cette « vie de mendicité » il a commis des dégradations, des vols, puis des atteintes aux personnes. Il a été condamné deux fois pour des violences, mais il a aussi frappé sa mère qui avait refusé de porter plainte. « À chaque fois, vous vous êtes emportés à cause d’un mot », lui a fait remarquer la présidente de la Cour. « C’est à cause de l’alcool et de mon enfance », s’est contenté de répondre et de répéter l’accusé.Enfant non désiré d’un couple qui s’est rapidement séparé, il a grandi au sein d’une famille recomposée du côté maternel. Il a subi plusieurs déménagements à l’adolescence. Son expertise psychiatrique a relevé « une instabilité tant sur le plan géographique qu’émotionnel ». « Il coche les cases d’une personnalité pathologique de type borderline avec une forte impulsivité. » Pour l’experte psychologue, « il n’arrive pas à se contrôler et il en est conscient. Quand l’alcool s’ajoute à son impulsivité il représente un danger pour les autres. »Après une première journée consacrée à la personnalité de l’accusé, celle d’aujourd’hui permettra d’examiner les faits avec les auditions du directeur d’enquête, du légiste et de différents experts scientifiques. Le locataire de l’appartement où ont eu lieu les violences est attendu à la barre du tribunal en début d’après-midi. Mais l’homme qui vit de façon marginale lui aussi n’était pas encore localisé, hier, à l’ouverture du procès.

Pourquoi l’état de récidive…

L’accusé est jugé dans le cadre de la récidive. Il n’a pourtant jamais été condamné pour un crime au cours de son passé judiciaire chargé. Son casier judiciaire compte une petite vingtaine de mentions, dont 15 condamnations pour des délits divers, mais souvent en lien avec la consommation d’alcool. Il a passé environ 5 ans cumulés en incarcération. Il a été reconnu coupable de trafic de stupéfiants, un délit punit de 10 ans d’emprisonnement. C’est ce délit grave, qui vaut à l’accusé d’être jugé dans le cadre de la récidive.

 

Céline Demars

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