World News

Cet Ehpad de l'Allier, menacé de fermeture, espère trouver un repreneur

Cet Ehpad de l'Allier, menacé de fermeture, espère trouver un repreneur

Deux mois. C’est le délai de survie de l’Ehpad Saint-Joseph, situé à côté de l’église de Bourbon-l’Archambault. Le groupe associatif Itinova a annoncé son souhait de fermer cet établissement déficitaire si aucun repreneur ne se présente avant fin juillet.

C’était plus fort qu’elle. Elle voulait remercier la soixantaine de personnes présentes au rassemblement devant l’Ehpad Saint-Joseph, ce mardi 18 juin, dès 9 heures. Mais un nœud a serré sa gorge, sa phrase est restée inachevée et son émotion est sortie par les yeux. Nathalie Darlak est déléguée du personnel. Ici, personne n’est syndiqué, pourtant elles se sont tournées vers la CGT. La majorité des quarante salariées sont des femmes.

L’Union départementale de la CGT Santé les soutient : en une semaine, elle a organisé cette manifestation à laquelle ont participé, le maire de Bourbon, Ludovic Chaput, le président de la communauté de communes, Jean-Marc Dumont, le député, Yannick Monnet, des familles, des habitants de Bourbon tels la coiffeuse Yvette Boire, mais aussi, et c’est assez rare pour le souligner, des salariés venus d’autres établissements du groupe associatif Itinova auquel appartient l’Ehpad Saint-Joseph. Ils étaient une dizaine, venus du Rhône, de la Savoie, du Vaucluse… « Nous allons tenir un CSE [comité économique et social] extraordinaire à Bourbon et nous reviendrons en juillet », a prévenu Olivier Hans, délégué syndical central d’Itinova.

« Deux arguments motivent cette fermeture : les difficultés de recrutement et l’état des finances de l’établissement qui est obligé de faire appel à des intérimaires de toute la France. Ils viennent du Loiret, d’Alsace…En plus de leur taux horaire, il faut payer leurs frais de déplacement et d’hébergement. À Bourbon, 12 postes sont à pourvoir. Mais comment voulez-vous attirer du personnel en zone rurale si vous ne faites pas un effort sur le salaire, les RTT, le cycle de travail… »

Pourtant, ici on est bien, « il y a un esprit de famille », assure Vanessa. Une cuisine faite maison, sur place. Et des équipements, tels que des rails au plafond pour soulever les personnes, qui facilitent le travail.Depuis l’annonce faite aux familles, la semaine dernière, et aux salariées, la semaine précédente, déjà une résidente est partie. Sur les 60 lits, 52 étaient occupés. « Pour lutter contre le projet de fermeture et trouver un repreneur, il faut que les familles restent », pressent les salariées.

Aux fenêtres de l’établissement, des salariées en poste ont ouvert les fenêtres pour écouter et regarder la manifestation, en larmes.Sur la quarantaine de salariés, seule une dizaine manifestait : « On nous a prévenus que tout abandon de poste sera sanctionné d’un licenciement sec », explique Virginie dont le mari travaille là et où le beau-père réside.

« C’est terrible », commente, affligée, Monique Chaubiron-Hasovic. Cette ancienne enseignante spécialisée au teint de rose réside ici depuis deux ans, avec son mari atteint de la maladie de Parkinson. « Ici je trouve le repos. »

« Déménager, c’est séparer des amis et séparer des couples qui s’étaient formés. Ils ont une vie même s’ils sont en Ehpad », s’inquiète Geneviève Massue. « Changer d’habitude à cet âge, c’est risquer de provoquer un glissement… »

Un repreneur a jusqu’au 30 juillet pour se manifester auprès d’Itinova. 

Texte et photo  Stéphanie Ménastephanie.mena@centrefrance.comUne résidente de l’Ehpad assiste, affligée, aux discours lors du rassemblement

Читайте на 123ru.net