Compostage obligatoire : où en est-on au Puy-en-Velay ?
Le tri des biodéchets est obligatoire depuis le 1er janvier. Plus de six mois après l’entrée en vigueur de la loi « relative à la lutte antigaspillage pour une économie circulaire », où en est Le Puy ?
Les biodéchets, ce n’est pas nouveau. On est sur une compétence communautaire. Rien que sur Le Puy, on a plus de 570 composteurs déjà en place, certains chez des particuliers, dans des copropriétés, de Guitard à Roche-Arnaud, au Val-Vert… On travaille avec Alliade Habitat, l’Opac, Domitys… Les composteurs ont été mis à disposition par la collectivité. On a un maître-composteur à l’Agglo pour amener une aide technique aux gens qui veulent s’y mettre. Souvent, le sujet, c’est qu’il faut un accompagnement et un référent. Le composteur n’est pas une simple poubelle. Ce n’est pas très technique, mais ça nécessite un suivi. Quand on a un référent ou deux, ça fonctionne pas mal du tout. On n’a pas attendu l’obligation. Ce qui est nouveau, c’est de le mettre à plus grande échelle. Elle nous permet d’avancer un petit peu plus.
Quelle est la prochaine étape au niveau de l’Agglo du Puy ?
On a une étude qui est lancée. Nous, on a intérêt à y aller pour réduire le volume des déchets ultimes. In fine, c’est le tonnage qu’on ne paiera plus en résiduel qui sera composté. C’est gagnant pour l’environnement, ça a un intérêt pour le portefeuille.
Et au Puy-en-Velay ?
La collectivité réfléchit aux points de collecte, aux installations, mais aussi à la gestion : quels seront les volumes… on est dans la phase d’amorçage. Au Puy, on veut en installer sur le domaine public, mais pas n’importe où. On a choisi nos parcs et jardins : Henri-Vinay, De Lattre-de-Tassigny, en haute ville… il y aura quatre ou cinq sites pilotes. Les composteurs seront fabriqués localement, mais rien n’est arrêté à ce stade. La régie de quartier de Guitard pourrait avoir un rôle à jouer. On voudrait l’intégrer dans une économie sociale, il faut que ça ait du sens. Les dispositifs seront gérés par nos jardiniers. On n’est pas sur une expérimentation, mais avant d’en mettre un peu partout, on doit s’assurer que ce soit géré. On commencera dès le mois d’octobre. L’intérêt est d’arriver à mailler le centre. Ce sera un test qui servira à un déploiement futur sur l’Agglo. Je sais qu’on aura d’autres demandes. On va y aller, il y a la volonté.
Est-il plus compliqué de mettre en place l’obligation en ville ?
La question du compostage se pose moins en milieu rural, beaucoup de gens, quand ils ont un petit bout de jardin, ont un composteur. En milieu urbain, on a un peu moins la place de trier. Dans l’esprit de certaines personnes, c’était le tri devient obligatoire donc à côté de la poubelle grise et jaune, il y en aura une dédiée au compost. Mais le problème c’est que si on le dispose comme ça dans la rue, on va vers une catastrophe. On n’a pas lancé une collecte différente, avec un véhicule supplémentaire, mais on a des possibilités de lieux de compostage, qu’on va multiplier.
Ces derniers mois, les administrés viennent-ils à la porte de la mairie ou de l’intercommunalité pour sauter le pas ?
On a quelques demandes. Quand on en a parlé aux journaux télévisés, ça a créé un point de contact, mais sinon pas plus que ça. C’est à nous, collectivités, d’amener les gens à s’emparer de la chose. On a voté les budgets pour engager de nouveaux maîtres-composteurs pour faire de l’accompagnement sur toutes les communes de l’Agglo et développer ce service. Aujourd’hui, pour un projet de compostage au Puy (ou ailleurs dans l’Agglo), il suffit de téléphoner au centre technique (04.71.04.37.30) et notre maître composteur prend la main. On pense aux particuliers, mais il y a les professionnels aussi, qui génèrent pas mal de volumes.
Propos recueillis par Nora Gutting