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Le Soudan est «confronté à une catastrophe alimentaire sans précédent», alertent des organisations onusiennes

Preview Plus de la moitié de la population soudanaise est confrontée à une «insécurité alimentaire aiguë», en raison de la guerre civile qui ravage le pays, ont alerté le 27 juin plusieurs agences de l’ONU. 755 000 personnes subissent, quant à elles, une situation de famine dans ce pays plongé depuis un an dans une guerre civile.

«La sécurité alimentaire au Soudan se détériore rapidement», a déclaré le 27 juin sur X (ex-Twitter) le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres. «Les humanitaires ont besoin d’un accès continu et sans entrave pour aider les personnes dans le besoin», a-t-il ajouté, en renvoyant vers un communiqué publié sur le site du Programme alimentaire mondial (PMA).

Dans ce document, le PMA, ainsi que l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) alertent sur la situation alimentaire au Soudan. «Le Soudan est confronté aux pires niveaux d’insécurité alimentaire aiguë jamais enregistrés dans le pays. Il s’agit d’une crise d’une ampleur sans précédent depuis la crise du Darfour au début des années 2000», soulignent-ils en renvoyant vers les chiffres du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), sur lesquels se basent les agences de l’ONU.

Selon ce rapport, 25,6 millions de personnes au Soudan sont en situation de «crise de la faim» et 755 000 personnes «connaissent des niveaux catastrophiques d'insécurité alimentaire» dans 10 États. «Il s’agit des pires niveaux de faim jamais enregistrés par l’IPC au Soudan», a réagi de son côté le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Malnutrition : trois enfants soudanais sur quatre touchés par la faim

«La faim et la malnutrition se propagent à une vitesse alarmante», a prévenu la Directrice exécutive de l’UNICEF, Catherine Russell, qui a mis en garde contre un risque très réel de perdre le contrôle de la situation. «Il n’y a pas de temps à perdre. Tout retard dans l’accès sans entrave aux populations vulnérables se mesurera en perte de vies d’enfants», a-t-elle souligné dans un communiqué publié le 27 juin sur le site de l’ONU.

«Trois enfants sur quatre sont touchés quotidiennement par la faim», y alerte les l’organisation internationale, renvoyant là encore aux chiffres de l’IPC. Selon ces derniers, 16,4 millions d’enfants sont désormais confrontés à des niveaux de faim «de crise», «d’urgence» ou «de catastrophe» au Soudan, contre 8,3 millions en décembre 2023.

La famine, «arme guerre» contre les populations civiles

Dans un communiqué publié la veille, des «experts indépendants des Nations Unies» ont fustigé que «les forces armées soudanaises (SAF) et les paramilitaires des forces de soutien rapide (RSF) - qui ont plongé le pays dans la guerre civile depuis avril 2023 - utilisent la nourriture comme une arme de guerre pour affamer les populations civiles».

Évoquant le risque imminent d’une «famine généralisée dans les mois à venir», ces experts ont dénoncé «le ciblage délibéré des travailleurs humanitaires et des volontaires locaux» et souligné que «la saison des récoltes a été perturbée par le conflit armé».

«Les gouvernements étrangers qui apportent un soutien financier et militaire aux deux parties de ce conflit pourraient être "complices" de la famine, des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre», ont-ils averti.

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