"On va se battre" : arrivé derrière le RN dans la 2e circonscription de l'Allier, le Front populaire en appelle au vote républicain

Salle Marmignolles, à Désertines (Allier), une Chaîne HiFi diffuse de la musique d'ambiance à l'entrée. Mais peu d'ambiance au sein de la cinquantaine de soutiens de Louise Héritier (NFP) réunis en ce dimanche soir, 21 h 30, alors que les derniers résultats des bureaux de vote de Montluçon se font attendre : contrairement à 2022, la candidate du nouveau Front populaire part en ballotoge défavorable (24,06 %) pour le second tour de ces législatives anticipées, s'inclinant dix points derrière le RN (34,33%).

"Louise est au boulot", explique la suppléante Marie-Claude Moncelon au moment de prendre la parole. "Mais je voudrais vous remercier tous pour la campagne. Nous sommes 2e. On ne va pas pleurer pour autant." "Non !", lui répondent quelques militants.

L'agricultrice à la retraite et ancienne maire de Beaune-d’Allier analyse cette contre-performance par un raz de marée national pour le parti de Marine Le Pen. "Mais je dis aux autres, venez avec nous !"

"Un vote de colère"

"Le RN est un vote de colère, qui ne peut déboucher que sur des effets négatifs. Alors que nous sommes en capacité d'apporter du positif", réagit par téléphone Louise Héritier, retenue par un engagement professionnel dans les Deux-Sèvres en ce soir d'élections imprévues.

Et la représentante de l'union de la gauche d'en appeler aux autres candidats de "l'arc républicain, qui portent une grande responsabilité". Au premier rang desquels Romain Lefèbvre (LR), aussi qualifié pour la finale à venir.

"Pas une voix pour le RN"

Une triangulaire inédite par rapport aux précédentes législatives qui questionne dans l'assemblée. "Il ne peut pas se retirer ?", demande quelqu'un. "Si", répond Pierre Guillaumin, le directeur de campagne. "En tout cas, nous, nous avons été clairs : pas une voix pour le RN, et les candidats du nouveau Front populaire arrivés en troisième position doivent se retirer. Jean-Luc Mélenchon l'a rappelé. On attend la réciproque."

"On va titiller Romain Lefèbvre", confie en aparté Pierre Guillaumin, alors qu'un bureau unitaire doit se tenir ce lundi matin en présence de la candidate qui prévoyait de faire la route retour dans la nuit. "On va se battre", lâche un peu plus loin un jeune militant. 

Julien Pépinot