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Mauritanie : avec 56,12% des voix, le président Ghazouani réélu dès le premier tour

Pressenti favori, le président mauritanien sortant Mohamed Ould Ghazouani n’a pas fait mentir les pronostics. Avec 56,12 % des voix, il est arrivé largement en tête de l'élection présidentielle du 29 juin après le dépouillement complet des suffrages, terminé le 30 juin, et annoncé dans la foulée par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni).

Son principal opposant, le militant anti-esclavagiste Biram Dah Abeid est arrivé deuxième avec 22,10 % des voix, alors que le candidat islamiste de Tawassoul, premier parti d'opposition à l'Assemblée nationale, Hamadi Ould Sidi El Mokhtar, se classe troisième avec 12,76 % des suffrages.

Le taux de participation à cette présidentielle, la huitième depuis l'adoption du pluralisme multipartite dans le pays en 1991, s’est situé à 55,39 %. Face au président Ghazouani, six candidats étaient en lice.

La Ceni a jusqu’au 1er juillet au soir pour prononcer les résultats provisoires. Le Conseil constitutionnel devra proclamer ensuite les résultats définitifs.

Réussite face au djihadisme

Mohamed Ould Ghazouani, 67 ans, général considéré comme l'un des grands artisans de la réussite mauritanienne face au djihadisme depuis 2011 dans ses anciennes fonctions de chef de l'armée, avait remporté l’élection mauritanienne de 2019 dès le premier tour, avec 52% des suffrages.

En 2013, il a été nommé Chef d’état-major général des Armées. Poste qu’il a occupé jusqu’en octobre 2018, date de sa retraite, avant de prendre les rênes du ministère de la Défense. Une fonction qu'il a quittée quatre mois plus tard afin de se consacrer à sa campagne présidentielle.

Dans ce vaste pays d'Afrique de l'Ouest reconnu comme l'un des rares pôles de stabilité dans la région, ce scrutin a permis au président Ghazouani de consolider encore son pouvoir un an après la large victoire de son parti El Insaf dans les législatives, régionales et municipales, organisées en mai 2023.

Face au président Ghazouani, en fonction depuis août 2019, six autres candidats étaient en lice pour la magistrature suprême : le chef du parti islamiste Tawassoul, Hamadi Ould Sidi El Mokhtar, l'avocat Eid Ould Mohameden, le médecin Atuma Antoine Suleiman Somare, le politicien Mamadou Boukari, l'ancien inspecteur des finances Mohamed Lamine Mourteji El Wafi, et le militant des droits humains Biram Dah Abeid.

« Hold-up électoral »

Ce dernier, arrivé deuxième, a déclaré au cours d'une conférence de presse le 30 juin, qu'il ne reconnaîtrait pas les résultats de « la Ceni de Ghazouani », qu'il accuse d'être instrumentalisée par le pouvoir. « Nous ne reconnaîtrons que nos propres résultats et sur cette base, nous descendrons dans la rue pour refuser le hold-up électoral », a-t-il martelé, appelant l'armée et les forces de l'ordre à « ne pas suivre les ordres du régime ».

Certains de ses partisans ont manifesté en début de soirée dans certains quartiers de la capitale Nouakchott, brûlant des pneus et des poubelles et perturbant la circulation. En fin d'après-midi, son directeur de campagne a été arrêté, selon son porte-parole.

Aucun incident majeur

« La situation dans le pays est sous contrôle et les citoyens peuvent vaquer tranquillement à leurs occupations », a déclaré à la presse le ministre de l'Intérieur, Mohamed Ahmed Ould Mohamed Lemine. Le ministère « réaffirme ici qu'il ne tolérera aucun agissement de nature à perturber la quiétude et la tranquillité des citoyens et des résidents installés chez nous », a-t-il ajouté.

De son côté, le candidat islamiste de Tawassoul, Hamadi Ould Sidi El Mokhtar, classé troisième avec 12,76 % des suffrages, avait déclaré le 29 juin « rester attentif à tout manquement » tout en appelant ses militants à éviter de « créer le désordre » et de « perturber la tranquillité des gens ».

Aucun incident majeur n’a été signalé durant le scrutin, selon les observateurs et les rapports de la presse internationale.

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