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Dans l'Allier, les candidats sortent la calculatrice avant le second tour

Dans l'Allier, les candidats sortent la calculatrice avant le second tour

Yannick Monnet sur la sellette dans la première circonscription. Triangulaire dans la deuxième. Front républicain dans la troisième. À l’heure où le panorama du second tour des législatives 2024 s’affine dans l'Allier, chaque finaliste fait les comptes des reports, et part à la pêche aux voix.

Dans la première circonscription

Le second tour de ces législatives anticipées dans l’Allier, dimanche prochain, ne s’annonce pas facile pour le député sortant Yannick Monnet (PCF-NPF). Pourtant le candidat communiste a gagné 3.465 voix de plus que le premier de l’élection législative de 2022. Avec 17.043 voix dimanche, il n’a rien pu faire contre la vague RN qui s’est confirmée sur le département de l’Allier.

Alors que Marie Cibert, candidate RN en 2022, avait failli in extremis se qualifier au second tour avec 8.615 voix, Anne-Marie Thès dimanche, elle, a explosé les scores en emmagasinant 22.816 voix, soit 5.773 de plus que Yannick Monnet. Seule chance pour le député sortant ? Le report des voix. 

Jean-Marie Guillaumin (Le Trèfle) a appelé à voter pour lui, Stéphane Larzat (Renaissance) parlait dimanche soir "de faire barrage au RN". Si la candidate des Républicains, Alexandra Bardet, n’a pas donné de consignes de vote, en revanche, le président UDI du Département de l’Allier, Claude Riboulet s’est montré plus ouvert en indiquant : "Je reconnais une différence entre Yannick Monnet communiste bourbonnais et les Insoumis", alors que le sénateur Bruno Rojouan a été tout à fait clair. Ce sont les électeurs de droite et du centre qui ont le destin de cette circonscription entre leurs mains.

Dans la deuxième circonscription

Qui se trouve dans la meilleure position pour battre le député RN sortant ? Les candidats Nouveau Front populaire et Les Républicains, respectivement deuxième et troisième du premier tour de ces législatives, se disputent le rôle.

Mais ce lundi, aucun des deux ne comptait se retirer. Ouvrant la voie à la triangulaire inédite qui s’annonçait dès dimanche soir, arithmétiquement favorable à leur adversaire en commun, Jorys Bovet.

Qualifié de justesse (19,67 % des suffrages, 12,77 % des inscrits), Romain Lefebvre (LR) confirme se maintenir et va même plus loin. Il appelle la deuxième à se désister : "C’est la seule solution pour battre le Rassemblement national", estime le secrétaire départemental des Républicains, faisant le constat du très faible réservoir de voix dont pourrait bénéficier Louise Héritier (LFI).

Un appel qui passe mal du côté de l’intéressée, perdante malheureuse à 140 voix près en 2022. « C’est ubuesque, il faut respecter le vote des électeurs. » La militante renvoie la balle au passage : « En tout cas nous, nous sommes clairs au Nouveau Front populaire, si nécessaire, les troisièmes se retirent. »"Il n’y a pas de place pour les calculs d’apothicaire", poursuit-elle. "Et Romain Lefebvre, avec un retard de 7.000 voix (par rapport à Jorys Bovet, NDLR.) n’a aucune chance de l’emporter."

Mais l’heure paraît bien aux calculs mathématiques, alors que Laurence Vanceunebrock (MoDem) appelle ses 6.524 électeurs à voter pour le représentant des LR. "Le seul candidat appartenant au champ républicain."

Reste un dernier vivier de voix important du côté des 3.548 votants de Nicolas Rousseaux (revendiqué RN). Mais se tourneront-ils forcément vers Jorys Bovet en l’absence de consigne de vote, ou certains pourraient-ils se tourner vers l’autre finaliste à droite ? Une certitude, comme lors des dernières législatives dans le bassin, toutes les voix devraient compter.

Dans la troisième circonscription

Pas de zone d’ombre, dans la circonscription de Vichy. Les choses sont claires, le choix est posé. D’un côté, le député LR sortant, Nicolas Ray, vainqueur du premier tour avec 40,05 % des voix. De l’autre, Rémy Queney, candidat du RN et ses 37,82 % des suffrages.

Et sans préjuger d’une énorme surprise, le report des voix devrait jouer à plein en faveur du sortant. Ceci grâce à la socialiste Aline Jeudi, qualifiée aussi avec 20,4 %, juste au-dessus de la barre des 12,5 % des inscrits, qui a appliqué à la lettre les consignes nationales du Nouveau front populaire.

À peine les résultats tombés, elle s’est désistée. Et sans nommer Nicolas Ray pour autant, elle a appelé "à voter contre le Rassemblement national en utilisant le seul bulletin possible". Même si le côté gauche du NFP rechignera à voter à droite, le candidat LR devrait profiter de ce front républicain local.

Rémy Queney, lui, ne peut compter que sur son électorat, en espérant ne pas avoir fait le plein au premier tour. Car en l’absence d’un candidat Reconquête notamment, il ne dispose d’aucun matelas. Par ailleurs, aucun des deux finalistes ne devrait voir la couleur d’un électeur de Jean-François Rameau (LO) crédité de 1,72 % dimanche soir, qui les a rangés dans le même sac, au rayon des "ennemis des travailleurs".

Certes, entre les 80.068 inscrits et les 55.312 votants de la circonscription, il reste de la marge. Mais avec une participation déjà historiquement haute, le nombre des électeurs ne devrait bouger qu’à la marge. Pas de quoi, en tout état de cause, empêcher Nicolas Ray de reconquérir son siège, dimanche prochain.

Alexandre Chatenet, Julien Pépinot et Matthieu Perrinaud

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