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"C’est honteux, c’est tout" : pourquoi les poubelles et colonnes à verre ont débordé à Aurillac ?

Fraîchement restaurée, la rue du Monastère, en plein cœur médiéval d’Aurillac, pourrait avoir de l’allure. Alors que l’été pointe, ses bâtisses à colombage et le débouché sur la place Saint-Géraud lui donnent un certain cachet. De l’autre côté, dans la rue Jean-Baptiste-Coffinhal, c’est un été parfois nauséabond qui se profile, pour les habitants du quartier. « Depuis qu’ils ont supprimé les arbres et les deux places de parking, c’est l’enfer, relevait, la semaine dernière, Régine, habitante de la rue du Collège. L’été, le verre s’étend tout autour de la colonne. Et pour les poubelles, certaines personnes ne font même pas l’effort d’ouvrir la colonne, ils déposent par terre… Les gens sont sales. À Sarlat, par exemple, ils ramassent trois fois par jour en saison estivale ! Ça ne traîne pas ! »

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Sur ce point, la Communauté d’agglomération du bassin d’Aurillac (Caba), qui a la compétence de la collecte des déchets, « œuvre depuis plusieurs mois à la réorganisation » de son service, assure Stéphane Fréchou, vice-président en charge de l’environnement et du développement durable. « Les chauffeurs sont notamment invités à monter en compétences et à se former au maniement de la grue afin de pouvoir faire face à ces périodes de tension. Les évolutions apportées à moyen et long termes ont vocation à augmenter la fréquence des collectes et à densifier le maillage de points d’apport volontaires sur le territoire. »

Les habitants en colère

Serge, habitant de la rue du Collège, se frayait un chemin parmi les sacs-poubelle pour déposer le sien, en ouvrant la colonne. « C’est honteux, c’est tout. Il faut se résigner, parce que sinon, on se battrait tous les jours. Pour quoi faire ? Rien ne change. Ça, et les crottes de chien dans la rue. C’est pas ramassé, tout le monde s’en fout. »

Un peu plus loin dans le centre, c’était dans le passage de Noailles que les mouches tournoient autour des sacs-poubelle qui débordent du container. « Ce que je me demande, disait Nadine, habitante de la cour, c’est pourquoi ils sont là, ces containers ? L’hiver, ça va, mais quand il fait lourd comme aujourd’hui, ça sent mauvais. Ils ne peuvent pas les mettre ailleurs ? Enfin, on ne peut pas toujours se plaindre. » Pour la Caba, ces « entassements » étaient attribués à une situation exceptionnelle.

Ces désagréments s’expliquent par un nombre actuel d’arrêts maladie très important au sein des équipes de la Caba, en charge de la collecte des déchets ménagers. En interne, les services s’organisent pour pallier ces absences imprévues et assurer la continuité de service.

L’ensemble des colonnes collectant le verre sur le territoire ont pu être vidées. D'ici à quelques jours, toutes les colonnes de tri pour les emballages et papiers auront également été collectées afin de permettre aux usagers de déposer à nouveau leurs déchets. » 

Anna Modolo

En chiffresEnviron 2.090 tonnes d’emballages et papiers, soit 37,66 kg par habitant en 2023 (tonnages entrants au centre de tri) ont été collectés ; 1.653 tonnes de verre, soit 29,7 kg par habitant (tonnages envoyés à la verrerie) et 11.040 tonnes d’ordures ménagères résiduelles, soit 198,58 kg par habitant (tonnages traités).

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