Des voix d'élèves sur la radio L'écho du buisson, à Clermont-Ferrand
L’émission préférée des élèves de l’école Ferdinand-Buisson sur leur webradio ? Le Cancan du buisson ! Un rendez-vous hebdomadaire de trois minutes maxi, nourri de "petites actus" produites par les enfants.Des cas de varicelle signalés dans l’école à la commande des photos de classe, des conseils de lecture aux préparatifs de la fête de fin d’année, le Cancan raconte, chaque lundi, le quotidien de ces petits Clermontois."C’est un peu le journal de l’école", remarque Julie Kaïk, enseignante de la classe de CE2-CM1.C’est elle qui récupère les enregistrements des classes le vendredi et qui assure le montage. C’est elle aussi qui a lancé, en 2022, L’écho du buisson.
"On a des familles qui ne maîtrisent pas beaucoup l’écrit et qui ont du mal à voir ce que leurs enfants font à l’école. La webradio, c’était pour nous un moyen de transmettre et de partager avec elles."
Depuis deux ans, l’enseignante constate que son initiative contribue à donner du sens aux apprentissages. "Les élèves savent pourquoi ils apprennent à lire et à écrire, pourquoi c’est important d’apprendre les compléments circonstanciels… Quand on écrit pour la radio, il faut être précis."Dans sa classe, les 24 élèves s’investissent dans le travail d’écriture et d’enregistrement. Ils pratiquent aussi le montage, via un logiciel gratuit, et savent où piocher des sons pour habiller leurs émissions.Car il n’y a pas que des cancans à écouter sur L’écho du buisson. Chansons, poésies, portraits, reportages alimentent des rubriques que viennent enrichir trois autres classes. "Le contenu, c’est principalement ce qu’on fait à l’école, pointe Julie Kaïk. On est un peu trop centrés sur nous, par manque de temps et de compétences."Amara, Yusuf, Eline, Mathieu, Abdas Samad et Oussama travaillent à l’heure du déjeuner : faute d’espace dédié à la webradio, les ordinateurs de montage sont installés dans une salle occupée par une classe.Hormis une formation Erasmus partagée avec ses trois collègues (Sonia Silva en CP, Marie Guillaume en Ulis et Nicoals Vidal en CE1/CE2), l’enseignante a appris seule à utiliser du matériel - casques, dictaphones zoom H1 et micros-cravates - financé par le conseil départemental du Puy-de-Dôme. "On se débrouille avec des bouts de ficelle, comme souvent dans les écoles." Aujourd’hui, elle voudrait "parler davantage de l’actualité et faire du direct", en aménageant un espace dédié à la radio.Artisanal, L’écho du buisson ? Les élèves en sont pourtant très fiers. « Quand je m’écoute, je pense que j’ai beaucoup travaillé », apprécie Enzo. Comme ses camarades, il surveille l’augmentation du nombre de vues sur le site de la radio. Plus de 26.000 depuis juin 2022.
Le son... et l'image
Le thème du tramway en 2021, les saisons en 2022, les émotions en 2023 et la sortie scolaire dans le Sancy en 2024. Depuis quatre ans, Julie Kaïk et sa classe de CE2-CM1 réalisent un reportage photographique pour le concours de médias scolaires Médiatiks.
Un travail qui sert de prétexte à la découverte de la photo, rarement abordée à l’école élémentaire. Sur les temps d’enseignements artistiques, l’enseignante fait étudier aux élèves la technique, le cadrage et le point de vue, en mettant à leur disposition quatre appareils photo.
Cette année encore, la sélection des images a donné lieu à d’âpres discussions. Le choix des élèves a été récompensé : lauréat académique, le reportage sur la vallée de Chaudefour figurait parmi les finalistes nationaux du concours Médiatiks.
Isabelle Vachias