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Une "grande coalition" après les législatives ? L’idée fait son chemin à gauche comme à droite

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Les partis se mettent en ordre de marche pour le deuxième tour des élections législatives. Ils s’accordent bon an mal an pour former un front républicain face au Rassemblement national, même si cela coince dans certaines circonscriptions. Le RN espère avoir la majorité absolue pour pouvoir gouverner librement. Mais plusieurs ténors du camp présidentiel plaident en faveur d’une grande coalition allant de certains LR aux socialistes et aux écologistes, si jamais le RN n’avait qu’une majorité relative.

Lundi soir, sur TF1, Gabriel Attal a défendu l’idée d’une assemblée "plurielle", comme un clin d’œil à la gauche plurielle de Lionel Jospin, qui serait composée de "différentes forces politiques" dont les futurs députés macronistes. Le même jour, sur BFMTV, la présidente sortante de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, (Renaissance) a appelé à une "grande coalition allant des LR aux écologistes et aux communistes" pour gouverner la France au lendemain des législatives. "Depuis des mois, depuis des années, je plaide pour cette coalition républicaine des forces progressistes, donc sur des bases de valeurs", a-t-elle insisté.

"J’ai vu à l’Assemblée le président du groupe communiste André Chassaigne qui est un grand républicain, responsable, avec qui nous pouvons construire. De l’autre côté, les Républicains qui ne se sont pas vendus au RN sont aussi des grands démocrates", a-t-elle jugé. Quant au président des Hauts-de-France Xavier Bertrand (Les Républicains), il a plaidé pour un "gouvernement de sursaut national".

Tondelier et Ruffin ouvrent la porte…

La patronne des Écologistes Marine Tondelier n’a pas fermé la porte à une grande coalition. Mardi, sur TF1, elle a estimé qu'"il faudra sûrement faire des choses que personne n’a jamais faites auparavant dans ce pays" en cas d’une Assemblée sans majorité claire. "La politique dans ce pays ne pourra pas continuer comme avant. On va devoir changer", a déclaré l’écologiste, appelant à "trouver des solutions" et à ce "que certains au centre, à droite, nous disent comment ils souhaitent travailler dans l’autre sens". "Mais ce qui est sûr, c’est que ça doit se faire sur des bases politiques claires : la question, c’est plutôt 'pour quoi faire ?' Qu’avec qui ?'" "Il n’y aura pas de Premier ministre macroniste, par exemple", a-t-elle conditionné.

A gauche, François Ruffin, en rupture avec la direction de La France insoumise, n’a non plus totalement exclu cette idée, mais il a posé ses conditions. "Il y a eu des grands moments dans notre histoire qui se sont faits avec cette coalition, notamment on peut penser […] à la Libération, où des communistes aux gaullistes il y avait un gouvernement commun", a expliqué le député sortant de la Somme mardi, interviewé sur RMC.

"Maintenant, c’était quand même autour d’un projet commun", a-t-il poursuivi. "Les trois mesures que je pose sur la table, c’est le retour d’un impôt sur la fortune, parce qu’il y a un enrichissement des plus riches dans notre pays, le référendum d’initiative citoyenne, pour que les Français puissent avoir voix au chapitre plus régulièrement, et l’abrogation de la réforme des retraites à 64 ans", a-t-il indiqué.

… Mais Bompard et Rousseau sont opposés

La France insoumise rejette en revanche catégoriquement l’idée de cette coalition aux contours incertains. "Les Insoumis ne gouverneront que pour appliquer leur programme, rien que le programme", a affirmé mardi sur BFMTV Manuel Bompard, le coordinateur de La France insoumise.

Un avis partagé par Sandrine Rousseau. "Je ne suis pas prête à changer de programme […] Je ne veux pas trahir les électeurs et électrices", a déclaré la députée écologiste de Paris, réélue dès le premier tour. Pour Sandrine Rousseau, cette coalition "n’a pas de sens". "Nous ferions une erreur si nous donnions l’impression que le fond n’a pas d’importance et que seule la forme compte", a-t-elle mis en garde.

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