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Il organisait la prostitution de sa petite amie au Puy-en-Velay

L’artiste ardéchois de 36 ans ne s’est pas présenté à l’audience correctionnelle à laquelle il était convoqué mardi, au Puy. « Il est retenu par un stage musical qu’il organise avec des jeunes. » Les arguments de son avocat ont bien eu du mal à convaincre la présidente d’audience de sa bonne foi car les faits qui lui étaient reprochés sont graves : il aurait organisé et supervisé la prostitution de sa petite amie âgée de 22 ans.

« Il se présente comme son chevalier blanc »

La jeune femme postait des annonces sans équivoque sur un site internet. Elle recevait ses clients, entre le 16 janvier et le 15 février 2023, dans des appartements loués sur une plateforme en ligne, au Puy-en-Velay. Quand l’information est revenue à l’oreille des policiers, une surveillance a été mise en place. L’activité de prostitution changeait pourtant d’adresse tous les 3 ou 4 jours. Si le Code pénal ne punit pas la prostitution, la tentative de l’exploiter (le proxénétisme) et le recours à une prostituée sont, eux, punis par la loi.Dans ses auditions, la jeune femme a toujours indiqué à la police judiciaire du Puy qu’elle se prostituait seule, « par nécessité financière » étant sans emploi et en rupture familiale. Elle a également indiqué que l’homme qui l’accompagnait était son petit ami. Il avait accepté difficilement qu’elle se livre à cette pratique, puis avait décidé de la soutenir. Il réalisait les photographies aguicheuses et les publications internet, s’occupait de réserver les logements et n’était jamais loin des lieux où se déroulaient les passes, pour « la protéger ».Les investigations des enquêteurs ont mis en lumière des éléments qui contrarient ces déclarations. Le père de 2 enfants percevait un modeste chômage à ce moment-là alors qu’il avait dépensé plus de 5.000 euros au cours des 4 derniers mois. Il était en outre, détenteur d’une carte gold et son compte en banque abritait la somme de 20.000 euros, fruit « d’un héritage » d’après les explications du prévenu. Il avait également indiqué que s’il avait fini par accepter cette situation, c’est parce que la jeune femme menaçait de le quitter.« Dans ce dossier, on est dans une forme de banalisation de la prostitution. Elle trouve légitime d’utiliser son corps pour obtenir des revenus et lui se présente comme son chevalier blanc. Je m’interroge sur ses déclarations », a indiqué la procureure de la République Cathy Pajon, avant de requérir une peine de 10 mois de détention et la révocation totale d’un précédent sursis à l’encontre de l’homme dont le casier judiciaire compte 9 mentions. « Il dit qu’il n’a eu aucun profit et qu’il n’avait pas besoin de cela, mais il s’est senti contraint », a plaidé l’avocat de la défense, Me Edmond Achou.Le tribunal est allé au-delà des réquisitions du parquet et a condamné le trentenaire à une peine de 12 mois d’emprisonnement, en plus de la révocation de 6 mois de sursis, soit l’intégralité d’une peine prononcée par la juridiction de Privas (Ardèche) en septembre 2022. Il devra également s’acquitter d’une amende de 1.500 € et verser 5.000 euros de dommages et intérêts à l’association Equipes d’action contre le proxénétisme qui s’était constituée partie civile, mais aussi payer leurs frais d’avocat à hauteur de 800 €. Les clients identifiés de la prostituée avaient déjà été jugés dans le cadre de compositions pénales.

 

Céline Demars

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