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Législatives : ces 11 circonscriptions sans "front républicain" où le RN est arrivé en tête

Qu’ont en commun la 2e circonscription de l’Allier et la 3e circonscription de l’Ardèche ? Elles font partie des 11 circonscriptions où le RN est arrivé en tête et où le "barrage républicain" n’a pas fonctionné lors de ces élections législatives. Dans ces circonscriptions, il y a donc a minima un candidat du Rassemblement national (RN) et un candidat du Nouveau Front populaire (NFP), dans la plupart des cas opposés à un candidat du camp présidentiel ou des Républicains (LR).

Après les 224 désistements de candidats qualifiés, la physionomie du second tour des élections législatives, organisé ce dimanche 7 juillet, a complètement changé. On assiste à une diminution massive du nombre de triangulaires, passées de 306 à 89, selon des données officielles du ministère de l’Intérieur publiées mercredi. On assiste en conséquence à un bond des duels, de 190 à 409.

Dans les circonscriptions où le RN et ses alliés sont arrivés en tête, les candidats en troisième position se sont presque tous désistés. A l’exception des 11 circonscriptions où ce "front républicain" n’a pas fonctionné. Dans la 1re circonscription du Val-d’Oise, en rassemblant 33,65 % des suffrages, la candidate du RN Anne Sicard se hisse en tête du scrutin, devant le candidat du NFP Maximilien Jules-Arthur (30,8 %) et Emilie Chandler, députée sortante du camp présidentiel (25,46 %).

"Les maires, les associations, les habitants m’ont demandé de maintenir ma candidature dans le refus des extrêmes", explique Emilie Chandler sur sa page Facebook pour justifier sa décision de se maintenir, en dépit des consignes de son camp, avant d’appeler à "bâtir le rempart républicain contre le RN et LFI".

"Le candidat de gauche a déjà perdu"

La situation est quelque peu similaire dans la 14e circonscription des Bouches-du-Rhône. La députée Renaissance sortante, Anne-Laurence Petel, se maintient au second tour bien qu’elle soit arrivée en troisième position, avec 28,91 %, derrière le candidat LR-RN Gérault Verny (31,65 %) et le socialiste Jean-David Ciot (29,48 %). "Le candidat de gauche a déjà perdu", a assuré à l’AFP Anne-Laurence Petel, élue depuis 2017, pour justifier son refus de se retirer.

A Nice, dans la 1re circonscription des Alpes-Maritimes, le candidat du camp présidentiel Graig Monetti (22,8 %) se maintient en dépit de sa troisième place, face au candidat de gauche, arrivé deuxième avec 26,6 %, et au risque de favoriser la reconduction d’Eric Ciotti, le président très contesté des Républicains allié au RN, arrivé en tête avec 41 % des voix. "Je suis le plus à même de rassembler, j’ai décidé de maintenir ma candidature", a posté sur X (ex-Twitter) Graig Monetti, soutenu par le maire (Horizons) de Nice Christian Estrosi. "Face à la trahison et à la honte faite à Nice et aux Niçois, battre Eric Ciotti et le RN est à portée de main", veut croire Graig Monetti.

Minot "seul à pouvoir faire barrage au RN"

Plusieurs candidats de droite ont eux aussi refusé le retrait, comme la députée sortante Les Républicains Emmanuelle Anthoine. Celle-ci, arrivée troisième dans la 4e circonscription de la Drôme avec 23,98 %, estime être "la seule à pouvoir faire en sorte que le RN ne soit pas élu". Emmanuelle Anthoine, dont la suppléante est la maire de Crépol, village qui s’est retrouvé au cœur de l’actualité après la mort en novembre dernier du jeune Thomas tué à coups de couteau lors d’un bal, appelle la candidate NFP-PS Isabelle Pagani, deuxième avec 26,27 % des voix et moins de 1 600 voix d’écart avec elle, à se retirer. Dans cette circonscription, le RN est arrivé loin devant (38,37 %).

Dans la 7e circonscription de l’Oise, Maxime Minot, arrivé troisième du premier tour des législatives, a choisi de se maintenir. Se présentant comme "le seul à pouvoir faire barrage au RN", le député sortant (Les Républicains) a pourtant obtenu 21,52 % au premier tour, loin du candidat RN David Magnier (40,43 %) et du candidat NFP Loïc Pen, deuxième avec 27,18 %.

Plusieurs autres circonscriptions ont acté l’échec du "front républicain" : la 1re de la Creuse, la 6e de l’Hérault, la 8e du Rhône et la 5e de la Saône-et-Loire. Ces trois dernières circonscriptions présentent cependant des visages différents. Dans la 6e de l’Hérault, Julien Gabarron, le candidat du RN, affronte au second tour la députée sortante Emmanuelle Ménard (divers droite), qui a récemment pris ses distances avec le RN, et Magali Crozier, de La France insoumise.

Dans la 8e du Rhône, le candidat du camp présidentiel, le MoDem Dominique Despras, arrivé en troisième position derrière le RN et le NFP, a enregistré sa candidature auprès de la préfecture mais il s’est ensuite retiré et les bulletins de vote à son nom ne seront pas imprimés. La députée LR sortante Nathalie Serre, arrivée en quatrième position, se maintient quant à elle. Enfin, dans la 5e de Saône-et-Loire, Louis Margueritte, candidat du camp présidentiel arrivé en troisième position derrière le RN et le NFP, s’est désisté, contrairement au maire divers droite de Chalon-sur-Saône, Gilles Platret. Dans ces territoires, là encore, le RN peut fonder des sérieux espoirs de victoire dimanche soir.

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