Scrutin présidentiel en Tunisie : l'ISIE dévoile les grandes lignes du scrutin
L'Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) a tenu le 4 juillet un point de presse à l’issue de la réunion de son conseil, et ce, pour dévoiler le calendrier électoral ainsi que les conditions de candidature au scrutin prévu pour le 6 octobre prochain.
La date du scrutin présidentiel a été officiellement communiquée le 2 juillet par le chef d’État sortant Kaïs Saïed, qui n’a pas annoncé sa candidature.
Le patron de l'ISIE, Farouk Bouasker a, en premier lieu, précisé que le président de la République «avait respecté les délais constitutionnels à travers la publication de la convocation des électeurs pour le 6 octobre 2024». «L'Instance remplira son rôle pour assurer un processus électoral en toute indépendance et transparence,» a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse diffusée sur la Télévision tunisienne.
Campagne électorale en 21 jours
Bouasker a précisé qu’après la réunion, le conseil de l’ISIE avait fixé le début de la période électorale au 14 juillet. Celle-ci prendra fin à la proclamation des résultats définitifs de l'élection. Quant au délai des candidatures, leur dépôt aura lieu à compter du 29 juillet à 8h du matin jusqu’au 6 août à 18h. Selon la même source, l’Instance examinera par la suite les candidatures le 10 août, en vue d'une publication le lendemain d'une liste préliminaire des candidats retenus.
Le président de l’Instance a également communiqué la date limite du retrait des candidatures, fixée au 2 septembre tandis que la liste définitive des candidatures sera annoncée au plus tard le 3 septembre 2024. La campagne électorale se tiendra du 14 septembre au 4 octobre. Les 5 et 6 octobre, le silence électoral sera décrété à travers le pays.
Pour les ressortissants tunisiens à l'étranger, la campagne électorale débutera le 12 septembre et se poursuivra jusqu'au 2 octobre. Le silence électoral sera par conséquent observé le 3 octobre pour la présidentielle, qui se déroulera, pour les expatriés, sur trois jours : les 4, 5 et 6 octobre, afin de maximiser leur participation.
Les Tunisiens binationaux écartés de la course à Carthage
Farouk Bouasker a fait part des conditions de candidature à l'élection présidentielle en Tunisie, qui ont été établies depuis l'entrée en vigueur de la nouvelle Constitution en 2022.
Pour se porter candidat à la présidence de la République tunisienne, les prétendants en lice doivent être un électeur inscrit, avoir la seule nationalité tunisienne, être issu d'un père, d'une mère et de grands-parents paternels et maternels tous tunisiens, être de religion musulmane, avoir au moins 40 ans, jouir de tous ses droits civils et politiques, ne pas avoir été condamné à certains crimes ou occupé le poste de président de la République pendant deux mandats, consécutifs ou séparés.
Il s'agit de la première élection présidentielle où les binationaux n'ont pas le droit de se porter candidat. Sous l’ère de la troïka de 2011, les Tunisiens binationaux, en cas de victoire à la présidentielle, devaient obligatoirement abandonner leur deuxième nationalité. Le nouveau code électoral interdit aux Tunisiens qui acquièrent une nationalité étrangère de candidater à la présidentielle.
Le président sortant Kaïs Saïed avait été élu en 2019, d'une large tête lors du second tour du scrutin, avec 72,71% des suffrages, contre 27,29% pour son concurrent Nabil Karoui.