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Face aux géants de l’hébergement saisonnier, les Gîtes de France tirent leur épingle du jeu dans le Puy-de-Dôme

Face aux géants de l’hébergement saisonnier, les Gîtes de France tirent leur épingle du jeu dans le Puy-de-Dôme

L’expérience authentique, le contact humain et le séjour personnalisé… En quelques années, les Gîtes de France sont passés de ringards à tendance. Particulièrement dans le Puy-de-Dôme.

Avec un chiffre d’affaires multiplié par deux en cinq ans dans le Puy-de-Dôme, les Gîtes de France ont fait leur révolution dans le Puy-de-Dôme. Pourquoi ? Comment ? Les explications du président de l’association dans le département, Yvon Bec.

1. Le constat

Pour faire simple, le nombre de nuitées a augmenté, mais aussi le nombre d’adhérents à l’association et donc le nombre de labellisations Gîte de France. Ces nouveaux logements sont modernes, neufs. Plus nombreux, ils maillent aussi mieux le territoire.

2. Une demande en hausse

En 2020, « malgré le confinement, et donc la fermeture des gîtes, nous avons pourtant réalisé une année aussi bonne que 2019. Je pense qu’il y a à cela deux raisons. La première est le changement de comportement des clients. Ils ont eu besoin d’air après ces mois enfermés, mais aussi de s’éloigner des grandes destinations et des grands rassemblements de population, des concentrations urbaines à cause des craintes de transmission du virus. Et, en parallèle, l’association des Gîtes de France a été très présente, notamment sur la scène médiatique, pendant la crise sanitaire. Nous étions physiquement présents pour répondre aux questions des journalistes, nous avions tous nos chiffres à jour, nous avions nos clients au téléphone pour les annulations… Bref, on s’est aperçu que nous étions professionnels, efficaces, performants et dans la relation client. L’offre a alors rencontré la demande ».

3. Une image modernisée

L’Auvergne en général et le Puy-de-Dôme en particulier ont alors été une destination verte privilégiée. « C’est alors que les gens se sont rendu compte que nos gîtes étaient confortables, bien équipés. Que l’accueil était un point fort. Chez nous, il n’y a pas de boîte à clé. Bref, que nous n’étions pas ringards ! Nous sommes devenus modernes ».

4. L’association a su s’adapter

À partir de là, les Gîtes de France auraient pu se laisser vivre. « Au contraire ! lance le président. C’est une chance qu’il nous fallait saisir face à la concurrence des énormes plateformes de locations saisonnières. Nous nous sommes structurés. D’un côté, l’association, les bénévoles, les labels. De l’autre, une véritable entreprise pour commercialiser les logements, la SAS Résa Gîte ».

De quatre salariés, cette entreprise passe à dix. Réservations, gestions des clients, des loueurs, communication sur les réseaux. « Nous étoffons aussi nos offres loisirs. Tout est à 100 % internalisé. Cela rassure les clients ». De quoi poursuivre voir l’avenir sereinement.

 

Fréquentation

En 2024, seules les vacances de printemps ont affiché une fréquentation en baisse. Pentecôte s’élevait à +55 % et +34 % à l’Ascension. Toussaint 2023 représentait déjà +21 % et 2024 poursuit à +24 %. Les vacances d’hiver progressent avec 612 semaines louées en 2024 suivies des vacances de printemps avec 560 semaines louées. La période estivale affiche, elle, un taux de remplissage à 95 %.

Cinq millions d’eurosEn matière commerciale, 2023 établit un nouveau record depuis que le relais Gîte de France du Puy-de-Dôme existe puisque, pour la première fois, le volume d’affaire de cinq millions d’euros est dépassé. Une augmentation de 10 % par rapport à 2022, grâce à une augmentation du nombre de nuitées (+ 1.675 nuits/2022), une augmentation du nombre de gîtes et des tarifs.

 

Tourisme durableLe relais des Gîtes de France s’appuie sur les valeurs traditionnelles d’accueil humain, d’authenticité, de bienveillance… mais veut aussi profiter de l’image moderne acquise ces dernières années en prenant mieux en compte la notion de tourisme durable, la préservation de l’environnement. Tout cela en incitant en ce sens les propriétaires, mais aussi en le faisant savoir grâce à un plan d’action.

910 hébergementsC’est le nombre d’hébergements dans le Puy-de-Dôme en 2023 (contre 615 en 2013), dont 91 nouveaux. La majorité sont des gîtes. Le nombre de chambres d’hôtes (60) baisse régulièrement depuis 2013. Ces hébergements sont proposés par 644 propriétaires. 49 % des hébergements sont situés dans la zone géographique Sancy Volcans et 70 % sont réservés en ligne.

D'où viennent les clients ?

La grande majorité des clients des Gîtes de France dans le Puy-de-Dôme sont Français. « Dans notre top 3 des régions d’origine, nous avons le Val de Loire avec Nantes et Rennes, puis Paris et sa banlieue et enfin le nord de la France. Et puis Lyon, bien entendu, en proximité », détaille Yvon Bec, le président des Gîtes de France dans le Puy-de-Dôme. Du côté des étrangers, « nous accueillons beaucoup de Belges, de Hollandais, d’Allemands et de Suisses ».

L'été, les gîtes affichent complet

Avec la demande en hausse, « à certaines périodes, nous affichons un taux de remplissage à 90 ou 95 %. Et nous ne parvenons pas à satisfaire tout le monde. Alors, dans notre plan de développement stratégique 2025-2027, nous avons fixé des objectifs : augmenter le parc de logements, les moderniser en sensibilisant les propriétaires par exemple avec une prise en charge à 50 % des frais de la décoratrice avec laquelle nous travaillons, recruter de nouveaux adhérents en les sensibilisant à notre offre de services, notamment le relationnel avec la clientèle ».

Et le président d’insister :

Nous sommes une association. Notre vocation n’est pas de faire des bénéfices. Aussi, dès que nous le pouvons, et ce sera le cas cette année, nous baissons notre commission. À partir du 1er novembre, elle passe de 15 % à 14 %, contre 22 % pour Airbnb.

L’autre objectif de ce « Cap 2027 » est de diversifier l’offre. « À partir de cette année, nous vendons autre chose que des hébergements. Déjà, il y a deux ans, nous proposions de la billetterie en négociant des tarifs. Par exemple, pour Vulcania, la Panoramique des Dômes…

« JemJemGo » : des activités authentiques pour tous

Pour continuer à faciliter la vie de nos clients, nous proposons désormais des activités, des expériences… comme se former à la lave émaillée, monter ses propres couteaux...

Mais la nouveauté de cette offre, une marque à part entière baptisée « JemJemGo », est qu’elle s’adresse à nos clients dans les hébergements avec un concept de séjour, mais aussi au grand public, à tous ceux qui séjournent ailleurs que dans un gîte de France ». Cela a été testé en Indre-et-Loire et le Puy-de-Dôme fait partie des premiers départements à mettre en place cette offre.

2023-2024 : le basculement

« Fin 2024, le relais des Gîtes de France du Puy-de-Dôme ne ressemblera pas à celui de début 2023 ». Pour Yvon Bec, le président de l’association, la période 2023-2024 est celle du basculement. 

Pourquoi ?

Parce que jusqu’ici, nous nous sommes développés. Maintenant, nous allons nous diversifier.

Le développement, cela a surtout été de l’émancipation, non ?

Tout à fait. En 2020, à la naissance, l’activité était portée par le Comité départemental du tourisme, donc des élus. Puis ensuite, pour la commercialisation, nous nous sommes appuyés sur le relais du Cantal. Le Puy-de-Dôme est devenu indépendant en 2018.

L’année où vous prenez la présidence...

Oui. À partir de là, nous nous professionnalisons à la fois sur la partie association et sur la partie réservation, avec deux organisations autonomes.

La diversification maintenant ?

C’est un enjeu. Tout va très vite aujourd’hui, on parle de séjour au lieu d’hébergement. Il nous faut commercialiser des activités culturelles, sportives, gastronomiques pour attirer une nouvelle clientèle, notamment les jeunes.

Cécile Bergougnoux

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