« Comment va-t-on faire sans vous ? » : un magasin emblématique du centre-ville de Brive ferme ses portes

Des larmes ont coulé quand Cathy Carrayrou a fermé les portes de Princesse Tam-tam, son magasin spécialisé notamment dans la lingerie, pour la dernière fois, samedi 22 juin. Rue Majour à Brive (Corrèze), elle est devenue incontournable si l’on en croit ses clientes : « Comment va-t-on faire sans vous ? », soupirent certaines. Les regrets de ses fidèles acheteurs sont encore présents. Devant la boutique affublée d’une immense pancarte « Fermeture définitive », les clients s’arrêtent et repartent en bredouillant.

Une relation de confiance

Une fermeture express pour la gérante : « Tout s’est fait très vite, je n’ai pas eu le temps de prévenir tout le monde. » Un choix pourtant mûrement réfléchi pour Cathy : 

« C’était mon choix d’arrêter, il fallait que je décélère avant de partir à la retraite »

Des au revoir difficiles malgré tout. « Lorsque j’ai fermé, c’était presque irréel, la gérante rajoute, c’est comme un divorce, ce n’est pas parce que l’on a signé que tout va bien. »

Après dix-sept ans passés à conseiller les femmes et les hommes qui passaient le pas de la porte, les souvenirs sont nombreux pour l’ancienne assistante médicale. « Dans la boutique, il y a eu des fous rires, des pleurs et des angoisses, j’ai construit de vraies relations avec mes clients », confie-t-elle.

Rien d’anodin dans une boutique de lingerie, où elle a su donner confiance à plein de femmes : « Ce n’est pas facile de se déshabiller, de se livrer, je suis fière d’avoir pu les aider à regagner une certaine assurance. » Une attention que les clientes ont sue lui rendre, comme en témoignent les dizaines de mots laissés dans un livre d’or déposé au moment de la fermeture.

En 2007, quand la boutique a ouvert dans le centre-ville, les premiers clients sont venus pour la marque Princesse Tam-Tam. Mais, ceux qui sont revenus pendant près de dix-sept ans, l’ont fait pour Cathy. Toujours positive, elle a cherché à prodiguer le bon conseil. Jusqu’à ce dernier samedi de juin où ils sont venus la remercier avec des cadeaux.

« J’ai consacré ma vie à ce magasin », dit-elle, nostalgique. Une belle histoire qu'elle a commencée comme responsable de magasin puis comme gérante, Cathy Carrayrou s’est livrée corps et âme dans ce projet. « C’était un vrai challenge ! Quand je suis arrivée, il y avait à peine quatre magasins dans la rue, se souvient-elle, cela a été une très belle aventure, je souhaite à tous les commerçants de vivre la même que moi ! » Figure emblématique du centre-ville, elle a vu arriver les commerces. Un dynamisme qui a un peu disparu au fil des années.

« C’est comme si j’étais montée dans un TGV !  »

Alors, quand l’occasion de vendre est arrivée, elle n’a pas hésité longtemps. La nouvelle acquéreuse ayant eu un véritable coup de cœur pour son emplacement, dans un monument historique du centre-ville. « Elle voulait mon magasin, c’était une vraie opportunité, je n’ai pas réfléchi longtemps », indique-t-elle, sans en dévoiler davantage. « Tout s’est fait très vite, c’est comme si j’étais montée dans un TGV et il m’a emmenée loin et très vite ! » Moins de huit semaines, c’est le temps qu’il a fallu pour vendre la boutique.

À quelques mois de la retraite, cette reprise est alors apparue comme une occasion de souffler. « J’ai beaucoup donné pendant toutes ces années, maintenant je veux profiter de la vie, même si je vais m'impliquer dans le futur projet. » Son expérience semble indispensable pour la repreneuse de sa boutique. 

Marie Chazelas