Sur la circonscription de Brive (Corrèze), Frédérique Meunier (LR non Ciotti) distance le RN de près de 12.000 voix

Grâce au front républicain et au retour d’une partie de son électorat, Frédérique Meunier (LR, non Ciotti) repart à l'Assemblée nationale pour un troisième mandat.

À la veille de ce second tour, personne, dans l’entourage de Frédérique Meunier, ne doutait de sa victoire. En revanche, ils étaient peu nombreux à parier sur une victoire aussi large.

La lame de fond du Rassemblement national au premier tour laissait présager un résultat serré. En frôlant les 60 %, la députée sortante laisse son adversaire loin derrière, à 40,86 %, le tout avec une participation de plus de 70 %.

Frédérique Meunier fait mieux que le socialiste Philippe Nauche aux législatives de 2012. Dimanche 7 juillet 2024, la première a réuni 36.129 voix ; le second en avait eu 33.193. 

Le front républicain a fonctionné,n mais pas seulement

La députée sortante a bénéficié d’un double phénomène. L’appel, lancé le 30 juin 2024, par la candidate Nouveau Front populaire, Amandine Dewaele, à voter pour Frédérique Meunier, a été entendu.

Celle-ci a obtenu de gros scores dans les communes où la candidate de l’union de la gauche (EELV) était arrivée en tête dimanche dernier (Branceilles, Saillac...).

Mais surtout, l’électorat de la droite est, en partie, revenu à la maison, peut-être par peur de voir le RN l’emporter.

Alors qu’au premier tour, l’extrême droite avait fait plus de 40 % dans des communes comme Larche, Saint-Pantaléon-de-Larche, Ayen, Lubersac ou Arnac-Pompadour, Frédérique Meunier est arrivée en tête hier soir.

La candidate l’a emporté sur 92 communes, en laissant treize à son adversaire, parfois pour quelques voix (une seule à Chabrignac, quatre à Beyssenac). Enfin, Brive et Malemort lui ont assuré une forte avance.

Toujours le voeu d'un "bloc central"

L’intéressée sait à qui elle doit sa victoire. Frédérique Meunier a téléphoné, après les résultats du second tour, à Amandine Dewaele pour la remercier de son désistement.

Elle a salué "l’esprit de responsabilité" de l’électorat de gauche et dénoncé la "campagne de haine" menée contre sa personne par le RN. " Jamais je n’avais ressenti ça."

Le plus dur commence le 8 juillet au matin. Aucune majorité absolue ne s’étant dégagée, Frédérique Meunier attend de voir, tout en réitérant son vœu de voir un "bloc central" émerger, depuis les sociaux-démocrates jusqu’aux élus LR. "C’est quelque chose qui m’intéresse. A-t-on cette capacité ou pas ? Il faut qu’il y ait un sursaut."

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Eric Porte