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Tondelier, Ruffin, Hollande, Mélenchon... Avec quel Premier ministre la gauche peut-elle gouverner ?

Tondelier, Ruffin, Hollande, Mélenchon... Avec quel Premier ministre la gauche peut-elle gouverner ?

Plusieurs personnalités du Nouveau Front populaire ont annoncé leur volonté de gouverner après la victoire de leur camp aux législatives. Se pose dès maintenant la question du futur locataire de Matignon et avec quelle majorité.

 

Elles osaient à peine y croire au soir du premier tour. Pourtant, les forces de gauche sont parvenues, grâce à l'union, à sortir en tête des élections législatives. Sous la bannière du Nouveau Front populaire, la France insoumise (LFI), le Parti socialiste (PS), Les Écologistes et le Parti communiste français, le plus grand groupe parlementaire comptera autour de 180 sièges. Les premières réactions des leaders confirment leur volonté de gouverner le pays. Sans majorité absolue.

"Ni Hollande, ni Mélenchon"

Jean-Luc Mélenchon a été le premier à dégainer. "Le Président doit appeler le Nouveau Front populaire à gouverner", a-t-il réclamé. Probablement sans lui à Matignon. L'ancien candidat à la présidentielle (2012, 2017, 2022) a passé la campagne à férailler avec les autres figures du NFP qui n'ont eu de cesse de l'inviter à se taire. 

La purge dans les rangs de LFI, le divorce avec François Ruffin, ont laissé des traces. La députée de Seine-Saint-Denis Clémentine Autain a pris ses distances avec les Insoumis et confirmé qu'elle ne siégerait pas avec leur groupe. Dimanche soir, elle a émis le souhait de voir la gauche à se réunir dès lundi "en assemblée plénière" dans l'optique de proposer un Premier ministre qui ne sera "ni François Hollande, ni Jean-Luc Mélenchon".

Glucksmann, Ruffin, Tondelier...

L'ancien président de la République, de retour au Palais Bourbon après son élection en Corrèze, a annoncé qu'il n'est "pas candidat" pour former un gouvernement, ajoutant qu'il revenait au NFP de "chercher, s’il peut, à agréger d’autres familles politiques". Il a néanmoins reconnu que ce serait "très difficile".

Emmanuel Macron a nommé quatre chefs de gouvernement depuis 2017 : Edouard Philippe, Jean Castex, Elisabeth Borne et Gabriel Attal.

Révélation de cette campagne dans les rangs du NFP, la patronne écologiste Marine Tondelier a confirmé que la gauche tenterait de former un gouvernement. "Nous allons gouverner", a-t-elle maintenu, "l’espoir" créé par l'union "ne peut être déçu."

Qui dominera entre le PS et LFI ?

La question du rapport de force entre les principaux groupes du NFP sera déterminante dans le choix de la figure qui incarnera ce futur gouvernement : La France insoumise (LFI) et le Parti socialiste (PS) restent les principales forces. Avec 63 à 69 sièges (contre 31 en juin 2022), les socialistes doubleraient leur nombre de députés et seraient proches des Insoumis estimés à 68 à 74 députés (contre 75 en 2022).

Fort de son bon score aux Européennes, Raphaël Glucksmann est régulièrement cité comme une figure modérée de la gauche, à même de rassembler. Tout comme François Ruffin, sorti vainqueur de son combat avec l'extrême droite dans la Somme. La personnalité consensuelle du socialiste Boris Vallaud pourrait émerger, alors que sa collègue du parti, Valérie Rabault, approchée par l'Elysée en 2022, a été défaite dans le Tarn-et-Garonne. Les leaders insoumis Mathilde Panot et Manuel Bompard ont été réélus dès le premier tour.

Pas de coalition avec le camp présidentiel

L'éventualité d'une coalition entre une partie de la gauche et le camp d'Emmanuel Macron a semblé s'éloigner ce dimanche soir. "Le programme de la NFP n'est pas compatible avec celui de la macronie", a écarté Clémentine Autain. Le patron du PS Olivier Faure n'y semblait pas favorable non plus. "Une coalition des contraires trahirait le vote des Français", a-t-il écarté.

L'actuel locataire de Matignon Gabriel Attal, a annoncé dimanche soir qu’il présenterait lundi matin sa démission au président Emmanuel Macron, alors que son camp, arrivé deuxième, a limité la déroute prédite. Il s’est dit prêt à rester en poste "aussi longtemps que le devoir l’exigera", dans le contexte des Jeux olympiques.

Malik Kebour

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