World News

Dans la Creuse, le RN-LR envoie Lenoir à l'Assemblée nationale

Alors la Creuse aura attendu le deuxième tour pour se distinguer du national ! Et quelle distinction. Ce dimanche soir, alors que sur la France entière, le Nouveau front populaire créait la surprise en se plaçant en tête des suffrages – le Rassemblement national devant se contenter de la troisième place, contre toute attente, au moins celle des sondages,  – la Creuse, terre de Résistance, terre d’accueil, choisissait, elle, d’envoyer un député RN-LR pour la représenter à l’Assemblée nationale.

Un choix, qui sans être un plébiscite, pose au moins une question. Bartolomé Lenoir, le candidat de l’Union de l’extrême droite, a-t-il bénéficié ici du non-désistement de la candidate arrivée en troisième position dimanche dernier ? Au soir du 30 juin, Valérie Simonet, candidate Divers droite, obtenait 13.533 voix, derrière Bartolomé Lenoir, 20.403 voix, et Catherine Couturier, (Nouveau Front populaire), 14.359 voix. Mise sous pression toute la semaine pour se retirer (elle a déposé plainte pour cyberharcèlement devant la virulence et la profusion des messages), la présidente du Département a choisi de maintenir sa candidature, estimant être la mieux placée pour faire barrage au RN. Estimant aussi être celle qui avait le plus de réserve de voix, en comptant sans aucun doute sur un report très favorable des électeurs de Jean-Baptiste Moreau, le candidat Ensemble, éliminé au soir du premier tour avec 10.670 voix. Et vraisemblablement, le report s’est opéré : ce dimanche, elle a obtenu 21.756 voix, soit 8.223 de plus que la semaine dernière.

Qui a fait le plus beau barrage ?

Quand Catherine Couturier qui comptait, elle, sur la réserve d’abstentionnistes, de votes blancs et nuls, pour se refaire, a engrangé, ce dimanche, 17.121 voix, soit 2.762 de plus qu’au premier tour. Le nouveau député, lui, n’a gagné que 3.110 voix (quatre points) par rapport au premier tour. Les réserves à gauche comme à l’extrême droite étaient bel et bien limitées tandis que la droite, enrichie d’une bonne moitié des voix macronistes, semble avoir fait le vrai barrage. Il est notable que dans nombre de communes, Valérie Simonet et Bartolomé Lenoir ne sont séparés que d’une seule voix. Mais le barrage n’a pas été assez haut pour endiguer la vague. Que se serait-il passé si Valérie Simonet s’était retirée ? Et si c’était la candidate du Nouveau Front populaire qui s’était désistée malgré sa deuxième place dimanche dernier ? La Creuse se serait-elle distinguée comme elle se distingue ce matin ?

Car aujourd’hui la Creuse se réveille à contre-courant(s). Par rapport au national : en plaçant le RN en tête et le NFP en troisième place. Et sur la région aussi : le seul député d’extrême droite en Limousin est… creusois. Un candidat encore inconnu ici il y a six mois. Dont le nom est apparu pour la première fois sur un bulletin de vote aux dernières Européennes. Puis dont le visage s’est affiché dans la campagne de ces législatives. Bartolomé Lenoir, qui avait été élu président de la Fédération creusoise des LR en novembre dernier, a été l’un des premiers candidats officiels symbolisant le rapprochement LR-RN opéré par Ciotti au lendemain de la dissolution. Ciotti dont Bartolomé Lenoir est un proche conseiller. Un nouveau député pour la Creuse qui, il l’a annoncé dimanche soir, va d’abord consacrer du temps à sa famille. Puis s’en aller faire un tour sur l’étape de la Grande boucle à Évaux-les-Bains mercredi. 

Séverine Perrier et Floris Bressy

Читайте на 123ru.net