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Tour de France : les Français voient triple, Pogacar déjà leader, Girmay historique... le bilan de la première semaine

Tour de France : les Français voient triple, Pogacar déjà leader, Girmay historique... le bilan de la première semaine

Forces en présence, déceptions, et bonnes surprises, la première journée de repos à Orléans est l'occasion de faire le point sur les temps forts de la première semaine du Tour de France 2024.

Après 1.500 kilomètres de course, les Français ont déjà créé l'évènement. Pour la première fois depuis 2010, ils sont trois, en 9 jours, à avoir levé les bras sur la ligne d'arrivée. Cette édition 2010 qui s'était soldée sur un total de 6 victoires françaises.

Dimanche 7 juillet, à Troyes, après une étape éprouvante dans les chemins blancs du département de l'Aube, Anthony Turgis (Team TotalEnergies) a su profiter de sa belle pointe de vitesse, pour se jouer, au sprint, de ses compagnons d'échappée et devancer sur la ligne un Tom Pidcock (Team Ineos) transparent sur ce début de Grande Boucle. Avant lui, Romain Bardet (DSM-firmenich) et Kévin Vauquelin (Arkéa B&B Hôtels) avaient montré la voie aux Français en s'imposant respectivement sur la 1ere et sur la 2e étape du Tour, en Italie.

Pour sa 11e et dernière participation à la Grande Boucle, Romain Bardet s'était même offert le luxe de s'adjuger le maillot jaune, en levant les bras à Rimini (Italie), après une échappée spectaculaire de près de 50 kilomètres avec son jeune équipier néerlandais, Frank Van Den Broek. Un réel accomplissement pour le coureur auvergnat de 33 ans qui confiait pourtant avant le Tour se "désintéresser du classement général".

Ce 10 juillet, sur l'étape ralliant Évaux-les-Bains au Lioran, il aura certainement à cœur de briller sur ses routes d'entraînement pour tenter de s'offrir un 5e succès sur la Grande Boucle, devant ses supporters qui lui préparent un virage à sa gloire. 

Les favoris au rendez-vous ou presque...

Au départ de Florence, quatre coureurs faisaient figure d'épouvantail pour succéder au Danois Jonas Vingegaard (Visma Lease a bike), double vainqueur du Tour (2022, 2023). À commencer par lui-même, même s'il confessait, quelques jours avant le départ "ne pas être à 100 %", après sa lourde chute survenue sur le Tour du Pays basque. 

Autre prétendant à la victoire finale, Tadej Pogacar (UAE), également double lauréat de l'épreuve (2020, 2021), rêve de conserver son actuelle tunique jaune et de réaliser le doublé Giro-Tour de France la même année.

Pour leur part, le Belge de 24 ans, Remco Evenepoel (Soudal Quick-Step), vainqueur du Tour d'Espagne et champion du monde sur route en 2022 et Primoz Roglic (Red Bull-Bora-Hansgrohe), triple vainqueur de la Vuelta (2019, 2020, 2021) et lauréat de l'édition 2023 du Giro, s'imaginent bien perturber les plans des deux virtuoses du cyclisme mondial.

Après une semaine de course, tout reste encore possible pour les "quatre fantastiques" qui occupent les quatre premières places du classement général et se tiennent en 1'36". Néanmoins, si le Slovène de 25 ans, Tadej Pogacar (leader avec 33 secondes d'avance sur son dauphin Evenepoel), semble être le plus costaud, son compatriote, Primoz Roglic, accuse le coup.

À la peine dans le Galibier, il n'était pas non plus à son aise lors de la 2e étape, dans les forts pourcentages de San Luca (Bologne, Italie), qui semblaient pourtant lui convenir sur le papier. Difficile alors d'imaginer que celui qui a perdu le Tour de France 2020 lors de l'avant-dernière étape, au profit de "Pogi", puisse se refaire une santé sur les deux prochaines semaines de cette Grande Boucle. Surtout en constatant, encore une fois, son absence lors de la petite escapade entre favoris sur les chemins blancs de l'Aube, dimanche.

Girmay dans l'histoire, le réveil de l'Afrique

Il était peut-être l'un des sprinteurs les moins attendus de cette 111e édition de la Grande Boucle. Il faut dire que le coureur érythréen de la formation belge Intermarché-Wanty, Biniam Girmay, qui ne comptait aucune victoire en World Tour depuis le début de l'année, se trouvait dans l'ombre du Belge, Jasper Philipsen (Alpecin Deceuninck), fort de ses quatre victoires d'étapes l'an dernier sur les routes du Tour.

Sans oublier bien-sûr, Arnaud De Lie (Lotto Destiny), fraîchement champion de Belgique, Mark Cavendish (Astana), venu chercher avec succès le record de victoires d'étape sur le Tour en s'imposant à Saint-Vulbas mercredi et Wout Van Aert (Visma Lease a bike), revanchard après son abandon l'an dernier pour assister à la naissance de son deuxième enfant.

Biniam Girmay, leader incontestable du classement par points du Tour de France 2024 à l'issue de la première semaine. 

Pourtant, à l'issue des 9 premières étapes, Biniam Girmay est le sprinteur le plus en vue de ce début de Tour, avec 2 victoires (3e et 8e étapes). Des succès qui lui permettent de dominer le classement du maillot vert avec 96 points d'avance sur son dauphin, Jasper Philipsen. C'est la première fois qu'un coureur africain revêt le maillot de leader du classement par points.

Biniam Girmay est également le second cycliste africain à porter un maillot distinctif sur le Tour après son compatriote, Daniel Teklehaimanot, maillot à pois en 2015.

Habile aussi bien sur le plat que sur des arrivées difficiles, Biniam Girmay sait également tirer son épingle du jeu sur des terrains plus techniques, comme le démontre son coup de force sur les chemins blancs aubois (9e étape), aux côtés du champion du monde, Mathieu Van der Poel (Alpecin Deceuninck), pour tenter de revenir sur le groupe de tête. Un niveau tout sauf surprenant pour Bernard Hinault, dernier Français vainqueur du Tour de France, qui a loué le développement du cyclisme africain sur le plateau de France 2, après l'arrivée de la 8e étape.

Bernard Hinault loue le développement du cyclisme africain."Les coureurs africains se sont beaucoup améliorés à partir du moment où ils ont eu du matériel. Ils ont commencé à gagner des courses. Aujourd'hui, on les voit et il y en aura d'autres"

Les 173 coureurs encore en course reprendront la route mardi 9 juillet, au départ d'Orléans, en direction de Saint-Amand-Montrond (Cher). Une étape a priori promise aux sprinteurs, mais sur laquelle des baroudeurs espèrent pouvoir jouer les trouble-fêtes. À l'image de Jonas Abrahamsen, l'étonnant rouleur norvégien du Team Uno-X, actuel maillot à pois du Tour de France et à coup sûr coureur le plus combatif de cette première semaine.

David Allias

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