World News

La gauche s'impose, le RN s'installe : ce qu'il faut retenir du second tour des législatives dans le Puy-de-Dôme

La gauche puydômoise pouvait avoir le sourire, dimanche soir : avec quatre députés pour cinq circonscriptions et la surprise du verdict national, la soirée était presque parfaite pour ses sympathisants.

Presque, car s’il n’a pas atteint les sommets attendus, le Rassemblement national reste en forte progression. « On passe une très bonne soirée car on nous donnait perdant, mais le score du RN reste une très mauvaise nouvelle », soufflait ce militant insoumis clermontois, une fois l’euphorie retombée.

S’il n’obtient aucun siège dans le département, le RN confirme son implantation locale avec 37,24 % des suffrages. Il fait même mieux qu’au premier tour, grimpant de 102.625 à 118.233 voix. Ses cinq candidats, même sans faire campagne, arrivent en tête dans 131 des 464 communes… dont 65 uniquement sur Clermont-Montagne, où il faut toutefois relativiser cette surreprésentation, par rapport aux autres circonscriptions, en tenant compte du contexte de triangulaire.

Le RN s'implante en Limagne

Pour le reste, le RN frappe fort à Saint-Éloy-les-Mines mais il s’implante aussi durablement en Limagne (Maringues, Aigueperse…) et dans certaines communes de la périphérie clermontoise (Gerzat, Aulnat…).

Cela n’aura pas suffi pour contrer le front républicain. Les candidats du Nouveau Front populaire, qui semblaient devoir souffrir d’un manque de réserves de voix à l’issue du premier tour – comme le RN d’ailleurs –, ont tous gonflé leurs scores, y compris dans le cadre des deux triangulaires autour de Nicolas Bonnet (EELV) et Marianne Maximi (LFI).

Le NFP empoche 120.425 suffrages sur quatre circonscriptions, ce qui est mieux qu’au premier tour sur cinq circonscriptions (110.389). Pour l’expliquer, certains candidats avancent la mobilisation de nouveaux électeurs : aux abonnés absents au premier tour, ils auraient retrouvé le chemin des urnes pour contrer le RN.

Deux fois plus de bulletins blancs et nuls

Car dans le même temps, si Christine Pirès-Beaune (PS), André Chassaigne (PCF) et Delphine Lingemann (MoDem) ont nettement profité d’un report des voix, toutes n’ont pas penché en leur faveur. Pour preuve, le nombre de bulletins blancs et nuls a doublé, passant de 9.399 à 18.163 au second tour, soit 5,4 % des votants dimanche. Sans surprise, la hausse est moins marquée dans le cas des triangulaires, où les électeurs gardaient le choix entre les trois blocs ; elle se transforme même en baisse sur Clermont-Cournon.

Enfin, les regards étaient aussi tournés vers les électeurs Les Républicains : vers quels candidats allaient-ils reporter leurs voix ? Difficile à dire, mais elles semblent s’être éparpillées. Pour preuve, malgré les appels au vote des candidats LR, Laurence Vichnievsky (MoDem) et Hervé Prononce (Horizons) n’ont pas bénéficié d’un report massif.

Les résultats du second tour. Ont été élus Marianne Maximi (LFI, NFP) sur la circonscription de Clermont-Cournon, Christine Pirès-Beaune (PS, NFP) sur Riom, Nicolas Bonnet (EELV, NFP) sur Clermont-Montagne, Delphine Lingemann (MoDem) sur Issoire et André Chassaigne (PCF, NFP) sur Thiers-Ambert.

Arthur Cesbron

Читайте на 123ru.net