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Dans la 2e circonscription de l'Allier, les gagnants et les perdants de ces législatives anticipées

Dans la 2e circonscription de l'Allier, les gagnants et les perdants de ces législatives anticipées

Dans un contexte de forte participation, la réélection de Jorys Bovet (RN) à l'issue de ces législatives anticipées confirme et conforte la percée du Rassemblement national dans la 2e circonscription de l’Allier. Mais il ne s'agit pas du seul enseignement à retenir.

Jusqu’où peut monter le parti de Marine Le Pen à Montluçon et ses environs ? D’élection en élection, il ne cesse de repousser le plafond de verre localement.

Bénéficiaire de cette dynamique, le député sortant Jorys Bovet (RN) l’emporte à nouveau à l’issue du second tour de ces élections anticipées, sans réelle surprise contrairement à 2022. Avec la remontée du Nouveau Front populaire, il reste toujours comme le seul député RN d’Auvergne.

Score historique pour le RN

Face à un front républicain désuni, et malgré une campagne une fois encore discrète sans meeting ni prise de parole lors d’un débat, il réalise le meilleur score jamais enregistré par sa formation en termes de voix dans le bassin : 22.990 créditées sur son nom, contre 16.116 deux ans en arrière.

Dans un secteur par le passé plus favorable à la gauche, le candidat de l’extrême droite parvient même à élargir sa base électorale par rapport au premier tour. Il pouvait espérer bénéficier d’une réserve de 4.059 voix - l’addition de celles enregistrées par Nicolas Rousseaux (revendiqué RN) et Alice Gonçalves (Reconquête) le 30 juin -, il fait mieux en améliorant son score de 5.180 suffrages.

Le NFP distancé de 8.372 voix

À l’opposé de l’échiquier politique et de cette dynamique, Louise Héritier (LFI-NFP) recule malgré les bons résultats nationaux de son camp. Perdante malheureuse à 140 voix près face à Jorys Bovet en 2022, elle se trouve cette fois distancée de 8.372 bulletins.

Pire, l’Insoumise réalise un moins bon score que lors de la précédente finale (en recul de 1.358 voix). Une contreperformance au regard de la réussite représentée par l’union de la gauche réalisée dès le premier tour, qui peut s’expliquer par une triangulaire inattendue.

Mais alors que la participation enregistre un bond de 20 points (68,91 %), cette troisième position ne peut pas s’entendre seulement par la division de l’arc républicain. Un message venu des urnes que devra justement écouter et analyser le Nouveau Front populaire.

Parmi les motifs de satisfactions de sa soirée, la militante LFI gagne tout de même 2.136 voix par rapport au premier tour, malgré une réserve quasi inexistante sur le papier. Laissant penser à une captation d’une partie de l’électorat de la MoDem Laurence Vanceunebrock.

De l’ordre d’un tiers, comme l’estimait Romain Lefebvre (LR) dimanche soir ? Le candidat de la droite et du centre droit qui, fort du soutien apporté par l’ex-députée du premier quinquennat d’Emmanuel Macron, totalise 15.526 voix, soit environ 5.000 de plus qu’au premier tour.

LR, l'autre gagnant ?

Porteur d’une campagne tournée vers le Bourbonnais, le secrétaire départemental des LR démontre que son parti peut jouer les trouble-fêtes dans la circonscription. Il dépasse largement les 4.467 voix enregistrées au soir du premier tour de 2022 par Jean-Jacques Kégelart, qui portait alors les couleurs des Républicains face à une droite et un centre droit éparpillés.

Malgré les critiques attisées par son maintien, l’élu montluçonnais prouve sa capacité à rassembler, à mener campagne et pouvoir peser. Et si malgré sa deuxième place, il s’agissait de l’autre gagnant de ces élections, point de départ pour d’autres à venir ?

Julien Pépinot

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