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Baroudeurs, fantastiques, scénarios... Qui pourra s'adjuger au Lioran la difficile 11e étape du Tour de France ?

211 kilomètres. 4.177 mètres de dénivelé positif. Le terrible enchaînement Néronne, pas de Peyrol, Pertus. Des pourcentages affolants. Un classement général encore indécis. Tout semble réuni pour que cette étape cantalienne accouche d'un grand spectacle. Mais, son profil atypique et son positionnement dans le Tour, éloignés des autres étapes de montagnes, la rendent particulièrement incertaine.

Pour les favoris ou les échappés ?

Sur le papier, l’étape du Lioran avec l’enchaînement Néronne, pas de Peyrol, Pertus est idéale pour les baroudeurs, mais est-ce que le peloton leur laissera assez de champ pour s’imposer ?En 2016, Greg Van Avermaet, issu de l'échappée, s'imposait sur un profil similaire. Photo d'archives Rémi Dugne

En 2016, sur une étape similaire, Greg Van Avermaet, issu de l’échappée, s’était imposé avec cinq minutes d’avance sur le peloton des favoris qui était resté groupé, sans aucune attaque. « À l’époque, c’était plus calme », confiait Van Avermaet en octobre. Difficile d’imaginer, en 2024, les favoris rester calmes, mais seront-ils affamés au point de vouloir avaler l’échappée ?

« Normalement, c’est une étape pour les baroudeurs. Mais, elle est placée entre deux journées plus faciles donc les leaders pourraient aussi avoir envie de contrôler »

L’Auvergnat estimait que « si l’échappée est très forte et que les coureurs ont du soutien devant, c’est difficile sur ces routes de rentrer. Je pense que 3 minutes 30 au pied du puy Mary peuvent suffire pour aller au bout. Même avec un peloton qui roule à fond derrière. » Alors, favoris ou échappés ? « On le saura après 70 kilomètres », résumait Bardet

Quel baroudeur pour jouer l'étape ?

Le profil du vainqueur est clair : bon grimpeur ou superbe puncheur, doué pour se glisser dans l’échappée et, idéalement, aidé par une équipe et pas dangereux au général.Romain Bardet a annoncé qu'il souhaitait se porter à l'avant sur cette étape cantalienne. Photo Jérémie Fulleringer

Problème, les coureurs correspondant à ce portrait-robot sont nombreux. Les Auvergnats auront évidemment l’œil sur un homme : Romain Bardet qui a annoncé que cette étape faisait partie de celles qu’il visait. Il a deux avantages : il connaît les routes par cœur et son équipe n’a pas de leader au général à protéger. Il pourra compter sur Onley, Barguil ou Van den Broek pour jouer devant.

Une longue liste de candidats

Côté Français, il faudra garder un œil sur la Groupama-FDJ, avec Gaudu, Grégoire, Pacher, Madouas… Vauquelin a aussi sa carte à jouer. Au-delà des tricolores, on peut citer le vainqueur du maillot à pois 2023, Ciccone ; le collectif de la Bahrain-Victorious ; la révélation belge, Van Gils ; l’insaisissable Pidcock ; le troisième du Dauphiné, Gee ; ou encore les équipiers de favoris qui pourraient se glisser à l’avant comme Van Aert, Hindley, Hirt ou les lieutenants de la UAE.

La liste pourrait encore être allongée. Ils devront déjà réussir à prendre l’échappée en début d’étape.

Quel fantastique à l'attaque ?

Les cols empruntés seront durs, extrêmement pentus, mais courts. Des montées particulières qui semblent avantager un homme : Tadej Pogacar.Tadej Pogacar semble le mieux armé pour faire des différences sur ces routes. Photo d'archives Franck Boileau

Si les pourcentages de Néronne, du pas de Peyrol et du Pertus dépassent souvent les 10 %, atteignant même 14 %, ces montées ne sont pas longues. Entre 10 et 15 minutes. Loin de l’heure nécessaire pour gravir le Galibier, mardi dernier.

« Les meilleurs grimpeurs s’adaptent à tout, mais on va plus penser à Pogacar, avec son punch, ou à Roglic qui aime surgir au dernier moment »

Premier favori en 2023 au puy de Dôme, indomptable sur les montées de moins de 20 minutes à basse altitude, Pogacar est le favori de cette étape. « Le problème, c’est la vallée pour aller au Lioran, ajoutait Rolland. Difficile d’être seul, à moins d’avoir des équipiers devant. » Là aussi, Pogacar a un avantage avec son équipe composée de superbes grimpeurs.

Evenepoel, double vainqueur de Liège-Bastogne-Liège, pourrait aussi profiter de ces montées plus courtes, d’autant qu’il n’a pas peur d’attaquer de loin. Vingegaard préférera certainement attendre les cols alpins ou pyrénéens pour passer à l’attaque. Comme l’an passé.

Mathieu Brosseau

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